Ouverte en 1998, la Maison de l’Eau de Bordeaux a déjà sensibilisé des milliers d’enfants à la thématique de l’eau. Désormais fermée au public, la Maison de l’Eau du cours Clémenceau renaît sous une autre forme. Depuis la rentrée 2020, le nouveau dispositif baptisé « Maison de l’Eau hors les murs » se donne pour ambition d’aller à la rencontre du public directement au cœur des structures et des établissements. Les précisions de Mathieu Guionie, chargé de projet pédagogie et sensibilisation chez Suez.
Sensibiliser les scolaires et le grand public à la préservation de la ressource en eau, de la protection de l’environnement et de la santé, c’est la mission de la Maison de l’Eau de Bordeaux depuis sa création en 1998. Écoles, collèges et lycées, associations, entreprises ou encore publics en réinsertion : chaque année, entre 10 000 et 15 000 personnes bénéficient de ses animations. Les ateliers proposés sont basés sur des expériences et une démarche participative autour du cycle de l’eau, des économies de la ressource et de la protection de la biodiversité.
Depuis la rentrée 2020-2021, la Maison de l’Eau est devenue mobile. « Le format change mais l’ambition reste la même », explique Mathieu Guionie, chargé de la pédagogie et de la sensibilisation chez Suez. « L’objectif de la Maison de l’Eau 100 % hors les murs est de sensibiliser le public le plus large possible à la nécessité de préserver l’eau et notre environnement, et d’inciter les participants à consommer l’eau du robinet. Pour cela, c’est maintenant nous qui nous déplaçons sur toute la métropole bordelaise pour aller à la rencontre du public ».
Avec l’appui de l’association Water Family, Mathieu Guionie sensibilise notamment aux enjeux liés à la santé environnementale. Qualité de l’eau, chlore, calcaire, pesticides, micropolluants : les questions du public ne manquent pas. « Nous leur indiquons que l’eau du robinet est d’une qualité exceptionnelle dans notre département », indique Mathieu Guionie. « Si la teneur de l’eau en nitrates dans certains territoires agricoles peut être un sujet d’inquiétude pour la population, cette inquiétude n’est pas fondée sur le territoire de Bordeaux Métropole, où l’eau potable provient de nappes souterraines profondes du Miocène, de l’Oligocène, de l’Eocène et du Crétacé supérieur ».
En ce qui concerne le chlore et le calcaire, même combat ! « Que ce soit l’odeur du chlore ou les traces de calcaire, les usagers s’inquiètent souvent d’un possible danger pour la santé. Or, la concentration de chlore est très faible dans l’eau du robinet et ce désinfectant est nécessaire pour assurer la qualité microbiologique de l’eau jusqu’au domicile », reprend Mathieu Guionie. « Concernant le calcaire il faut réexpliquer que le calcium, ainsi que le magnésium, sont naturellement présents dans les roches que l’eau a traversées et qu’ils sont utiles à l’organisme ».
Un des enjeux est de convaincre, chiffres à l’appui, que l’eau en bouteille n’est pas, malgré les croyances tenaces, la meilleure pour la santé. « De plus, elle produit beaucoup de déchets plastiques dont on peut se passer », avance encore Mathieu Guionie. Autre question qui revient sans cesse : l’utilisation des osmoseurs et des carafes filtrantes « n’est pas non plus », pour le chargé de projet, « la panacée en matière de santé : les bactéries qui peuvent se loger dans les filtres mal entretenus sont néfastes pour l’organisme, d’autant que ce type d’appareil élimine, en filtrant, une partie des apports nutritifs et minéraux contenus dans l’eau naturellement, pourtant essentiels à la santé ».