Face au changement climatique, les pratiques de gestion des eaux pluviales doivent évoluer. Une conférence de presse était organisée le 27 avril 2021 par un collectif de structures d’ingénierie territoriale. Réunie autour de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer des Pyrénées-Atlantiques et de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, elle avait pour but de présenter ces nouvelles stratégies avec des exemples de projets de requalification et d’annoncer trois séminaires d’acculturation pour les élus et techniciens des collectivités locales du grand Sud-Aquitain.
Le changement climatique va rendre plus prégnant le phénomène des îlots de chaleur urbains (ICU) et des épisodes d’inondation ou de sècheresse. L’occupation du sol (sols minéralisés, absence de végétation) et la gestion classique du « tout tuyau » en sont des facteurs. « Les actions à conduire sur ce sujet sont encore timides. La problématique de gestion des eaux pluviales et de ses enjeux interroge sur la stratégie et les actions à mettre en œuvre. Il s’agit aujourd’hui de collaborer entre acteurs de l’eau et de l’urbanisme pour anticiper la ville de demain et imaginer des territoires plus résilients. Nous redécouvrons aujourd’hui les vertus du sol qui peut capter l’eau et la restituer. Il faut désormais considérer chaque goutte d’eau comme utile, comme ressource précieuse à valoriser » souligne Véronique Mabrut, Directrice territoriale à l’Agence de l’Eau Adour-Garonne.
C’est cette gestion intégrée des eaux pluviales dans l’urbanisme, par des alternatives telles que les fossés, les espaces inondables, les jardins de pluie, et dans une autre mesure, les tranchées, les chaussées-réservoirs, les puits d’infiltration, qui a été présentée à travers trois projets. Ces projets sont menés dans le village d’Assat (64), en collaboration avec l’Agence et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer 64. L’un concernait l’aménagement d’une salle polyvalente s’inondant fréquemment en période pluvieuse, où environ 2000 m² sur les 8 000 m² ont été désimperméabilisés pour laisser place à différentes alternatives : engazonnement, noue, bassin d’infiltration de 140 m². Une cour d’école a également bénéficié d’un mélange terre-pierre et le parking de la poste a été remplacé par des dalles de béton perméables pour le cheminement piéton et deux zones enherbées.
Pour permettre aux collectivités de répondre efficacement à ces nouveaux enjeux de gestion des eaux pluviales, la DDTM 64 propose trois séminaires pédagogiques. « Nous sommes présents pour accompagner les collectivités locales dans les différents enjeux liés au changement climatique (maîtrise de la qualité des eaux, réduction des effets du réchauffement climatique par les îlots de fraîcheur urbaine, amélioration du cadre de vie…). Nous avions proposé un premier travail autour des arbres dans la ville avec le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, l’AUDAP, le CAUE des Pyrénées-Atlantiques, et avec l’appui du CEREMA. Aujourd’hui, nous nous intéressons aux eaux pluviales en partenariat avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne et l’Office International de l’Eau (OIEau) : ces séminaires se destinent aux élus et techniciens des collectivités locales du grand Sud-Aquitain, ainsi que les professionnels concernés (paysagistes, urbanistes, etc.) pour apporter des éléments théoriques, » explique Fabien Menu, Directeur de la DDTM des Pyrénées-Atlantiques.
Au programme :
– 4 mai : intervention de Cyril Gachelin, formateur à l’Office International de l’Eau, en charge de la gestion des eaux pluviales, sur Exercice de la compétence gestion des eaux pluviales urbaines : enjeux, outils et financements
-1er juin : retours d’expériences de collectivités en milieu rural
– 29 juin : retours d’expérience d’une collectivité en milieu urbain, avec l’exemple de Capbreton (Landes).