Suite à la fermeture récurrente de plans d’eau de baignade en Dordogne en raison de présence de cyanobactéries, l’Établissement public territorial du bassin de la Dordogne EPIDOR a été sollicité par de nombreux élus. Leur demande souligne le besoin croissant d’informations sur le sujet. Que sont les cyanobactéries ? Comment les combattre ? Et quel rôle joue un établissement comme EPIDOR dans cette lutte ? Lydie Riera, chargée de mission qualité des eaux à EPIDOR, donne ici des éléments de réponse.
Déception pour les touristes qui avaient choisi certains lacs périgourdins, à l’été 2020, les lieux de baignade ayant été fermés quelques jours au mois d’août. En cause, la présence de cyanobactéries. Selon le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire Évaluation des risques liés aux cyanobactéries et leurs toxines dans les eaux douces publié en mai 2020 : « les cyanobactéries sont des micro-organismes de la famille des bactéries qui se développent dans les milieux terrestres et aquatiques. Lorsque les conditions environnementales (température, nutriments et ensoleillement) leur sont favorables, elles peuvent proliférer de manière massive et rapide, on parle alors d’efflorescence (ou bloom) ».
« Le problème, souligne Lydie Riera, chargée de mission qualité des eaux à l’Établissement public territorial du bassin de la Dordogne EPIDOR, c’est que certaines d’entre elles sont capables de synthétiser des toxines qui peuvent entraîner des troubles du système nerveux, du foie ou encore de la peau ». En France, 95 cas d’intoxication humaine par des cyanobactéries ont été recensés par les centres antipoison entre 2006 et 2018. Face à cette menace, l’établissement public a organisé en novembre 2020 un colloque en visioconférence sur la gestion des cyanobactéries. Une occasion de présenter les dernières connaissances scientifiques sur le sujet, grâce aux interventions de nombreux chercheurs (INRAE, Muséum national d’histoire naturelle, Université de Limoges). « L’idée était de donner les recommandations de gestion des cyanobactéries ainsi que des retours d’expérience de territoires concernés, et de répondre aux interrogations des gestionnaires de sites », reprend Lydie Riera.
Le rôle d’EPIDOR est en effet d’apporter un appui technique aux collectivités concernant la qualité des eaux du bassin de la Dordogne, que ce soit par la réalisation d’études ou par l’apport d’expertise et d’ingénierie. « Dans le cas de la lutte contre les cyanobactéries, il s’agit d’aider les gestionnaires à comprendre pourquoi elles prolifèrent, à les éclairer sur la réglementation et à établir les profils de baignade », souligne encore Lydie Riera. « Le problème des cyanobactéries est de plus en plus prégnant et le besoin des élus en expertise s’accroît d’année en année ».
Le syndicat du Coiroux, en Corrèze, bénéficie de cette expertise depuis l’été dernier. « Les lieux de baignade représentent un enjeu touristique fort dans nos territoires, et, par ailleurs, nous avons une responsabilité d’information du grand public », pose Christèle Coursat, présidente du syndicat à vocations multiples. « Nous avons donc fait appel à l’appui technique d’EPIDOR pour mener une étude de révision du profil de baignade, première étape pour comprendre l’origine des cyanobactéries et trouver des solutions. Grâce à des conseils précis dans un langage accessible, EPIDOR nous permet d’avoir de la visibilité, et nous savons désormais comment nous y prendre pour mieux gérer la baignade et les risques associés dans le site ».