L’association d’Education au Développement Durable béarnaise Ecocène sillonne depuis 5 ans les écoles primaires pour sensibiliser les élèves et enseignants à la pollution sonore de leur quotidien. Chacun en produit et subit ceux des autres. Comment amener à une prise de conscience collective et agir pour une nouvelle ambiance acoustique ? Ecocène propose des cycles d’atelier en trois séances.
Ce n’est pas une surprise : oui, il y a du bruit en classe, à la cantine, sous le préau, dans les couloirs. Le bien-être sonore est loin d’être maîtrisé et le niveau de bruit dans les écoles a des impacts négatifs : ils perturbent, déconcentrent, donnent mal à la tête… Quelles sont les causes ? C’est ce que cherche à diagnostiquer les animateurs de l’association Ecocène lorsqu’ils proposent leur cycle de 3 séances de 2 heures sur la sensibilisation aux pollutions sonores. « Nous alternons sur ces ateliers des apports de connaissance, l’identification des différentes nuisances avec un diagnostic à l’aide d’un sonomètre dans l’ensemble de l’école, puis nous les accompagnons autour d’une réflexion sur ce qui pourrait être amélioré, avec à la clé la rédaction d’un cahier des charges co-construit pour mettre en place des solutions, » explique Julien Ferron, coordinateur de projet au sein d’Ecocène.
Et en effet, les causes sont nombreuses et variées. Mauvaise qualité des bâtiments, matériaux qui répercutent le bruit, chaises qui grincent, cantine ou préau qui résonne… » L’idée, c’est de faire comprendre que le bruit est une pollution invisible à laquelle on s’habitue mais que l’on peut diminuer.
Les élèves identifient les endroits prioritaires où concentrer les actions. Deux champs sont explorés : des actions sur l’infrastructure/matériel et des actions sur les comportements. Les solutions qu’ils trouvent sont finalement des choses simples à réaliser : mettre des balles de tennis sous les pieds des chaises, des horaires de sortie décalées pour que tout le monde ne soit pas en même temps sous le préau en temps de pluie, ou bien réaliser une fresque anti-bruit.
« L’idée est d’intégrer cette donnée si un projet de rénovation de l’école est en cours, » précise Julien Ferron. Financés par l’ARS dans le cadre d’un appel à projet, ces ateliers sont gratuits pour les écoles béarnaises. « 9 classes bénéficient de cette intervention. Ils choisissent entre deux thèmes : pollution sonore ou pollution intérieure. Cette année, 4 écoles se sont positionnées sur le bruit. Ces ateliers obtiennent toujours autant de succès. Nous avons chaque année une liste d’attente. De manière générale, les écoles s’en saisissent soit dans le cadre d’une démarche de labellisation E3D ou Eco Ecole. Parfois, il s’agit d’un projet de classe qui s’inscrit facilement dans les objectifs pédagogiques de l’Education Nationale ».