Fer de lance des musiques actuelles dans le bocage Bressuirais (Deux-Sèvres), l’association Boc’hall ne cesse de développer ses interventions sur les risques auditifs. Pour 2018, divers modes de prévention sont au programme. Rencontre avec Lola Boucquelet, salariée de l’association.
Quelles sont les actions de prévention que l’association a mises en place ?
Créée en 2000, l’association Boc’Hall a pour vocation principale le développement des musiques actuelles sur le territoire Nord Deux-Sèvres. Il était naturel d’y associer la prévention des risques auditifs en direction des jeunes. En effet, cette année, nous allons augmenter le nombre d’interventions en milieu scolaire grâce à un partenariat avec l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine. Ces interventions auront lieu toute la saison selon les demandes soit à la Salle Émeraude, que nous gérons, soit dans les établissements du territoire de l’Agglo2B (Agglomération du Bocage Bressuirais). Par ailleurs, nous organisons avec le collectif Hors Beat « La semaine des risques auditifs » du 3 au 7 décembre 2018. Au programme : la conférence musicale Sonorama qui circulera en live à Thouars (Conservatoire Tyndo), Bressuire (Salle Émeraude), Parthenay (Diff’Art) et Niort (Le Camji), des ateliers et des échanges entre les jeunes et les musiciens sur leur rapport à l’écoute de la musique à fort volume, avec des conseils sur les attitudes à adopter pour protéger au mieux son audition.
Comment se déroulent les interventions en milieu scolaire ?
A partir d’un diaporama et de vidéos de musiciens, nous échangeons avec les élèves sur les risques auditifs : production du son, anatomie de l’oreille, conséquences physiques d’une écoute à risque. Nous proposons des solutions simples pour préserver son audition : écouter la musique à volume raisonnable, éviter l’accumulation (écouteurs + bruits environnants), s’éloigner des enceintes pendant les concerts, faire des pauses et penser aux bouchons d’oreille. Nous pensons produire cette année d’autres témoignages en vidéo avec des artistes plus jeunes et plus actuels.
Quels sont les retours que vous avez ?
L’impact de ces sensibilisations est plus fort lorsque nous intervenons dans des lycées professionnels. Les échanges ont été plus concrets avec des jeunes qui suivaient une formation de menuiserie en alternance, étant confrontés au bruit en permanence. On ressent une écoute plus attentive. Nous insistons aussi sur les risques psychiques avec des témoignages vidéo sur la perte d’audition chez les jeunes. Le fait d’avoir des acouphènes ou de subir une perte d’audition entraîne une exclusion dans la société, par exemple. C’est un point qui les mobilise.
Cette action participe à la mesure 21.3 du PRSE qui vise à sensibiliser les enfants de 7 à 11 ans en santé-environnement.