Créée en 1997, la Fédération Hiero Limoges a notamment l’objectif de contribuer au développement culturel, à travers la production de spectacles et le soutien d’artistes, et de prévenir les risques auditifs liés à l’écoute et à la pratique des musiques actuelles.
Concerts pédagogiques, interventions dans les écoles, campagnes dans les transports scolaires : les leviers de prévention qu’elle utilise sont multiples et s’adaptent aux publics jeunes. Le point sur les actions déployées avec Jérémy Galliot, chargé de projet à la Fédération Hiero Limoges.
Les 13-19 ans déclarent écouter de la musique avec un casque ou des écouteurs en moyenne deux heures par jour*. 55% d’entre eux reconnaissent avoir déjà ressenti un symptôme de perte auditive, tel que bourdonnement ou sifflement d’oreille.
Quels sont les bons réflexes pour profiter du son sans prendre le risque de détériorer son appareil auditif ? C’est à cette question que proposent de répondre les concerts pédagogiques, “Du Son pour l’Audition”, organisés par la Fédération Hiero Limoges au sein des établissements scolaires ou de salles de spectacles depuis 2001.
“Entre morceaux joués, prises de parole et extraits sonores et vidéo, les spectateurs à partir de 13 ans apprennent de manière ludique l’histoire des musiques, les cultures scientifiques et l’anatomie de l’oreille”, explique Jérémy Galliot. Le dispositif se déploie sur toute la Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec la Nef à Angoulême et son spectacle Sonorama et Virus à Périgueux avec Yes Ouïe Can. Il est soutenu par l’ARS à hauteur de 15 000 € par an (en année pleine, hors crise sanitaire), dans le cadre de l’action 16 du Plan Régional Santé Environnement – Prévenir les risques auditifs chez les jeunes de façon coordonnée et harmonisée -. « L’année 2020 a été un peu spéciale, mais malgré le covid, nous avons pu continuer les interventions dans les établissements, de même qu’en 2021”, se réjouit Jérémy Galliot.
D’autres outils mis en place par l’association permettent de renforcer le message. Les campagnes d’affichage dans les transports scolaires, les interventions dans les écoles ou les expositions qui se déplacent de département en département, ont un point commun : aller à la rencontre des jeunes pour les sensibiliser, sans les culpabiliser. “Quand les élèves ont un artiste devant eux, le message passe mieux”, témoigne Jérémy Galliot. Il en est convaincu : “la réussite de ces actions de prévention tient en grande partie au fait qu’on s’intéresse à ce public jeune. Si on ne s’intéresse pas à ce qu’ils écoutent, on ne peut pas comprendre comment ils écoutent, et donc on ne peut pas les aider à se protéger des risques”.
L’approche est simple : “on ne leur dit pas de ne pas consommer de musique amplifiée, on sait qu’ils le feront, le risque sera pris de toute manière”, atteste le chargé de prévention. “Nous sommes là pour accompagner cette pratique et réduire le risque en expliquant les dangers”.
Une étude réalisée entre 2018 et 2020 à la demande de l’ARS afin d’évaluer les impacts des dispositifs de prévention en matière de risques auditifs montre que 70 % des jeunes sont prêts, suite à une action de ce type, à changer de consommation. Autre chiffre parlant : 90% d’entre eux disent avoir pris conscience des risques, notamment que la perte d’audition est irréversible.
*Sondage IPSOS « Les jeunes et le monde sonore », octobre 2015.