Sur scène, un concert qui envoie du son. Dans la salle, une centaine de lycéens attentifs. Ce jour-là, à Bellac (Haute-Vienne), il ne s’agit pas d’en prendre plein les oreilles mais bel et bien de comprendre comment sont nées les musiques amplifiées, pourquoi on aime écouter fort certaines musiques et comment s’en protéger. C’est l’objectif du concert pédagogique, créé par la Fédération Hiéro Limoges. Mais que retiennent les lycéens de ces messages de prévention ?
Les jeunes sont plus sourds aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 10% des moins de 25 ans ont des problèmes d’audition pathologique liés essentiellement à l’écoute des baladeurs mp3 ou des téléphones portables (source : INPES-Santé publique France-2008). La moitié des 13-25 ans ont déjà ressenti une douleur dans l’oreille, un sifflement, un bourdonnement, une perte brusque d’audition à la suite d’une exposition sonore trop élevée.
Une écoute mal gérée de la musique abîme les oreilles. Face à ce constat que connaît bien l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, partenaire du projet, la Fédération Hiero Limoges donne des conseils aux plus jeunes lors de concerts pédagogiques avec le groupe limougeaud 7 Weeks. Les musiciens, accompagnés de Jérémy Galliot, chargé de mission de la Fédération, proposent un spectacle d’1h45 qui aborde l’histoire des musiques amplifiées, la physique du son, la physiologie de l’oreille, la nature des risques auditifs encourus, la prévention sans oublier l’humour ! « Une des clés pour faire passer le message, c’est la compréhension. Nous expliquons de manière concrète pourquoi on aime écouter la musique fort, les sensations que cela procure, pourquoi ce son-là est dangereux, avec des tests de décibels à l’appui. Et nous faisons en sorte que les gestes de prévention ne soient pas vécus comme une contrainte. »
Les notions « de dose de son » et de « pause auditive » ont notamment fait leur chemin. « J’ai retenu qu’il ne faut pas dépasser 2 heures d’écoute par semaine au plus haut niveau, qu’écouter de la musique très fort avec un casque représente 100 décibels c’est-à-dire l’équivalent du bruit d’un marteau piqueur. Et qu’il faut faire des pauses pour ne pas abîmer ses oreilles… » énumère un lycéen à la sortie du spectacle. « Répéter, répéter sans cesse les messages, c’est tout l’enjeu de la prévention… » souligne Monsieur Renard, infirmier au sein de l’éducation Nationale venu assister au spectacle, ravi : « c’est un outil pertinent qui nous aide à faire prendre conscience aux jeunes de ce réel danger, de la fragilité de leur capital auditif et les amener à acquérir de nouveaux réflexes. ». En 2016, 3000 collégiens et lycéens ont été sensibilisés par le biais de ce dispositif.