Si les liens entre environnement et santé sont reconnus par les autorités sanitaires, de nouveaux métiers émergent pour prévenir et réduire les risques sanitaires liés à l’environnement. Périgourdine, Céline est «éco-infirmière». Elle est la première à être formée dans le Sud-Ouest. Que décrit cette dénomination récente? Rencontre avec Céline Coupeau.
Un éco-infirmier, qu’est-ce que c’est ?
C’est un infirmier spécialisé dans l’impact de l’environnement sur la santé. C’est un professionnel de santé qui travaille dans le champ de la prévention primaire (avant l’apparition de la maladie, des symptômes) en réalisant différents types d’interventions pour sensibiliser le public aux risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement. Allergies, hyperactivité, cancers, problèmes de fertilité se multiplient, on sait aujourd’hui que chaque trouble a une origine plurifactorielle, dont l’environnement fait partie. Un éco-infirmier peut expliquer les substances mises en causes et les manières de les réduire ou les éviter.
Comment devient-on éco-infirmier ?
Pendant nos études, nous sommes formés en grande partie pour devenir des professionnels des pathologies, des traitements. La prévention abordée est essentiellement tertiaire (comment éviter les complications, rechutes, …), orientée vers de grandes thématiques comme les addictions, le diabète… Afin d’intégrer dans ma pratique soignante la notion de santé-environnement, j’ai suivi une formation de 9 mois. Equivalente à un Diplôme Universitaire, elle est dispensée à l’Institut de Formation en Santé Environnementale (IFSEN) à Grenoble et organisée par Philippe Perrin, qui est à l’origine de l’appellation « éco-infirmier ».
Quelles sont les thématiques abordées ?
En termes de contenu, nous abordons des champs très larges qui couvrent les liens entre l’eau, l’air, l’alimentation, le bruit, l’habitat, la radioactivité, les rayonnements non ionisants (portables, micro-ondes…) et la santé. On y aborde aussi les pesticides, les perturbateurs endocriniens, le paraben, les nanomatériaux, les acariens… mais dans une approche holistique de la santé, c’est-à-dire qui considère la personne dans sa globalité. Tout est construit autour de l’accompagnement ; comment faire changer les pratiques de manière simple. L’objectif est de donner aux soignants les clefs pour qu’ils puissent apporter à leurs patients des éléments de recommandations et une clarté sur la réduction des expositions.
Dans quel cadre allez-vous exercer ?
Cela peut prendre différentes formes : ateliers pratiques « nesting » et « MA maison MA santé » du WECF, conférence, formation et accompagnement individuel. Je peux intervenir pour des collectivités ou des établissements accueillant par exemple des enfants (populations très sensibles aux pollutions) ; interventions possibles auprès de professionnels et futurs professionnels de santé, travailleurs, élus, adolescents et parents. En janvier 2016, je prévois d’animer des ateliers auprès d’un cabinet de sages-femmes à Périgueux et dans une école à pédagogie positive pour créer un environnement sain. Ce métier d’éco-infirmier émerge : à nous aussi de le faire exister, à travers de nouvelles propositions. De nouveaux produits arrivent sans cesse sur le marché, notre position est claire : appliquons le principe de précaution, et utilisons des choses simples !
Liens utiles :
http://eco-infirmiere-celine-coupeau.fr