L’association L’Eveil Habitat Jeunes gère actuellement la résidence Rosa-Parks qui offre une centaine de places d’hébergement dans le centre de Bordeaux pour de jeunes travailleurs. L’équipe socio-éducative propose un accompagnement social individuel et collectif qui se traduit par de multiples axes avec, en filigrane, une invitation à se positionner en citoyen.
L’Eveil Habitat Jeunes, association gestionnaire de la résidence, a pour objectif de favoriser l’accès des jeunes à l’autonomie. « Dans les années 9O on parlait d’insertion, ensuite ce fut l’ère de l’autonomie et moi j’aime bien le terme d’émancipation des jeunes. Quand un jeune arrive à Rosa Parks, certes, il vient chercher un logement mais on lui propose systématiquement une ouverture à d’autres dimensions et on distille des valeurs dans un coin de sa tête qui plus tard, pourront toujours servir de caisse de résonance », souligne Thierry Hofer, animateur depuis 2001 au sein de Rosa-Parks. La résidence héberge chaque année près de 200 jeunes de 18 à 25 ans, qui restent de 6 à 9 mois en moyenne, issus de tous horizons géographiques et sociaux. Composée de quatre personnes (animateurs, maîtresse de maison et conseillère en insertion professionnelle), l’équipe socio-éducative favorise la concrétisation de leurs projets professionnels et participe plus généralement à leur socialisation. Dans ce cadre, une palette d’actions favorisant la solidarité ente jeunes, la prise de responsabilité, est mise en place. « Nous les initions également à l’éco-consommation et aux pratiques d’économie solidaire. Dans notre projet social éducatif, nous intégrons les valeurs du développement durable ». Labellisée « patrimoine et environnement » en 2008, engagé dans un agenda 21 depuis 2008, équipé de 42 m² de panneaux solaires sur la terrasse, d’un système centralisé pour relever les consommations d’eau et d’électricité afin de prévenir les mauvaises habitudes, utilisation de produits éco-labellisés, la résidence Rosa-Parks mène son action avec le souci permanent du développement durable. « En 2006, nous avons transformé le jardin d’agrément en jardin potager, avec une possibilité pour les jeunes d’avoir une petite parcelle individuelle. » Semer, récolter, améliorer les pratiques alimentaires des jeunes, l’action était également liée à l’existence d’une épicerie solidaire, alimentée par la Banque alimentaire. Système D, importance donnée au Do It Yourself. Autant de pistes que comptent explorer les animateurs avec les jeunes. Depuis 2 ans, l’atelier de fabrication de produits d’entretien ne désemplit pas. « On se doit en tant qu’adulte référent de permettre aux jeunes qui le souhaitent d’intégrer des outils qui leur permettent de se positionner en tant que citoyen. » L’angle d’approche est très important : « Les jeunes que nous recevons ont des revenus précaires ; diminuer le budget entretien est l’axe premier qui nous permet d’aborder par la suite la possibilité d’un autre monde, l’avenir de la planète, la santé environnementale. Il y a 10 ans, lorsqu’on évoquait ces sujets, ça leur échappait. Aujourd’hui, notre public est un peu plus sensible et adopte plus facilement les éco-gestes. Mais la majorité ignore tous ces aspects. Leur préoccupation, c’est pouvoir s’assumer demain. Il faut se poser pour imaginer de vivre autrement. Et ces ateliers sont un excellent levier pour s’approprier et promouvoir de nouveaux comportements. »
