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Le labo qui traque la pollution environnementale

Publié le 03 Octobre 2014
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Ici, les principaux suspects recherchés sont les polluants, résidus de molécules indésirables, bactéries

Chargé d’analyser tout ce qui touche à l’environnement, la santé animale ou la sécurité alimentaire, le Laboratoire des Pyrénées et des Landes (LPL) analyse chaque année pas moins de 660 000 échantillons au sein de ses 7700 m². Un labo de pointe qui entend se spécialiser en santé environnementale. Portrait.

Créé au départ, en 1961, pour étudier les effets de la pollution atmosphérique sur le bassin de Lacq, le laboratoire de Lagor a vu sa mission évoluer. D’abord baptisé « Centre départemental de recherches », il est devenu Laboratoire départemental des Pyrénées-Atlantiques à partir de 1994. C’est quatre ans plus tard, sous l’égide du Conseil Général, qu’il a été transformé en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Pour peu à peu devenir une structure composée de 3 laboratoires (Lagor, Tarbes et Mont-de-Marsan) et de 3 antennes techniques, présentes sur les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, des Landes, du Lot-et-Garonne et de la Gironde. Les Laboratoires des Pyrénées et des Landes emploient aujourd’hui 285 personnes pour répondre aux besoins d’une clientèle variée – collectivités, éleveurs, cantines, industriels de l’agroalimentaire… Soixante-dix-sept véhicules sillonnent la région pour récupérer les précieux échantillons. Plus de 2000 paramètres analytiques sont proposés en environnement et 1300 en biologie.

 

Des millions de molécules passés à la moulinette

Dès réception à Lagor, les chimistes et biologistes, concentrés sur leurs éprouvettes s’affairent en blouses blanches et gants bleus. Tout commence là, dans le grand calme épuré d’un laboratoire de recherche, où les ordinateurs côtoient désormais les pipettes. Ils passent au crible tous les flacons avec les techniques d’investigation les plus avancées : un travail de détective digne des séries policières les plus complexes ! Mais qui nécessite une longue mise au point de techniques, de procédés, de méthodes et de gestes rigoureux dans une organisation sans faille. Ici, les principaux suspects recherchés sont les polluants, résidus de molécules indésirables, bactéries qui répondent au doux nom d’Escherichia coli, entérocoques… en ce qui concerne les eaux de baignades. Les équipes et les équipements sont de plus en plus performants « Aujourd’hui, chacun est spécialisé. Moi, c’est les pesticides, souligne un technicien en chimie analytique. Les outils sont de plus en plus puissants et permettent aujourd’hui de détecter des molécules en quantité infime et en un temps record ». Chromatographie, spectrographie de masse, le laboratoire s’équipe, passant à la moulinette des millions de molécules et a bâti un ambitieux programme d’investissement.

 

Un nouveau terrain de chasse : les micropolluants dans les eaux usées

Pour l’établissement qui réalise des analyses pour l’air, la santé animale, la sécurité alimentaire, l’eau représente presque un tiers de l’activité, avec notamment un partenariat fort avec l’Agence Régionale de Santé Aquitaine (voir l’ARS Nouvelle-Aquitaine) sur le contrôle des eaux de baignades et eau potable. Alors pas question de se laisser dépasser par l’ouverture à la concurrence des marchés de l’eau aux laboratoires privés.  « Nous évoluons dans un environnement fortement concurrentiel en raison de la pression des laboratoires privés qui cherchent à accroître leurs parts de marchés respectives sur le territoire national » indique Florent Peynot, directeur général adjoint. Les LPL ont choisi d’optimiser les flux de production pour améliorer la productivité et forment en permanence leur personnel, pour maintenir un niveau qualitatif de prestations élevé. Ces efforts vont de pair avec la mise en place d’une structure de recherche et développement « notamment sur la quantification de polluants émergents comme les produits pharmaceutiques et leurs dérivés. Leur présence éventuelle dans les eaux risquerait potentiellement de poser, à terme, des problèmes sanitaires et de rendre encore plus complexe la gestion de ses précieuses ressources » ajoute une des responsables de Pôle. Chaque jour, les Français rejettent dans leurs eaux usées des résidus issus de la consommation de médicaments, l’impact potentiel doit être évalué, d’où la nécessité d’analyses, dans un futur proche, et potentiellement de nouvelles législations dans ce domaine pour garantir la santé de nos concitoyens et la sauvegarde de notre environnement. Une chose est certaine, les Laboratoires des Pyrénées et des Landes seront prêts !

www.labopl.com

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