En bord de Garonne, face à la porte Cailhau, l’ancien bureau de recrutement des dockers est devenue la Maison écocitoyenne il y a 4 ans. Elle est ouverte du mardi au dimanche. On y recense aujourd’hui des initiatives écocitoyennes exemplaires et on y trouve des conseils et des informations pratiques sur les moyens d’agir chez soi. Portrait avec Constance Deveaud, qui en est la directrice.
Le lieu se veut pédagogique, à commencer par sa conception : éco-rénovée avec toutes les normes environnementales (panneaux photovoltaïques, bois, peinture à la chaux, récupération des eaux usées,…). « La ville a choisi une éco-réhabilitation exemplaire qui, d’emblée, peut faire comprendre au visiteur que c’est possible, reproductible, que ce n’est pas inabordable ». Le ton est donné : il s’agit pour Constance Deveaud et son équipe composée de 6 permanents, de donner les clés, de donner envie surtout, à tous ceux qui poussent la porte. « Au-delà de la sensibilisation, nous sommes là pour accompagner le passage à l’acte, apporter les leviers nécessaires à tous les publics à partir des réalités de chacun, afin d’inciter ces derniers à changer de comportement et les aider à passer à l’action ».
Si la Maison écocitoyenne de Bordeaux remplit sa mission de vitrine pour la politique de la Ville en matière d’Agenda 21, elle est aussi un lieu de tribune gratuit, pour tous ceux qui œuvrent sur les thématiques de l’écocitoyenneté ou veulent faire partager leurs idées, en lien avec les trois piliers du développement durable. Le programme y est chargé, en partenariat avec des associations comme les Petits Débrouillards d’Aquitaine (voir Petits Débrouillards Nouvelle-Aquitaine), le CREAQ, la CLCV, mais encore des scientifiques, artistes… et peut prendre de multiples formes : accueil d’événements, conférences, concerts, ateliers, expos temporaires, théâtre, et une exposition permanente sur les comportements écocitoyens. Apprendre les vertus des plantes, fabriquer ses cosmétiques naturels, décrypter des étiquettes bio font partie, entre autres, des rendez-vous mensuels. Mais on peut aussi, selon les mois, venir chercher son kit d’économie d’eau, accéder à des conseils en éco-réhabilitation, visiter une chaufferie biomasse, assister à une conférence sur les risques d’érosion ou visionner un film sur l’agriculture urbaine. Les événements sont gratuits et à destination de tous : grand public, associations, scolaires, centres d’animation…
« C’est un espace d’échanges, d’émulation pour donner à chacun l’envie et les moyens d’agir au quotidien. Sans être anxiogène ni donneur de leçons mais en luttant contre les idées reçues. Ce qui joue en notre faveur actuellement, c’est la hausse des prix de l’énergie et les scandales alimentaires, autant d’éléments qui nous permettent d’organiser notre communication et d’aiguiser nos tentatives de séduction. Nous avons en ce moment de nombreux jeunes confrontés à la précarité énergétique, cela nous permet d’aborder de manière transversale de nombreuses thématiques, dans lesquelles nous intégrons des notions de santé-environnement ».
Des conférences en santé-environnement
« En 2014, nous avons organisé des cycles de conférences sur la qualité de l’air avec AIRAQ (voir Atmo Nouvelle-Aquitaine) ainsi qu’un cycle avec l’INSERM où nous avons abordé, sous un angle pratique, en invitant à la fois un scientifique et un acteur de terrain, la question des pesticides et de l’alimentation, de la nutrition et santé et de l’écotoxicologie. » La thématique se poursuit cette année en partenariat avec l’INRA et le CNRS pour perfectionner ces mêmes questions de santé environnementale, « avec toujours cette même idée de conjuguer recherche scientifique et implication concrète jusqu’au mode de consommation », souligne Constance Deveaud. Cette année, de nouveaux projets sont également en construction, pour amener les citadins, notamment les jeunes, à mieux comprendre les rapports entre mobilités douces et hygiène de vie.
