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Des serviettes hygiéniques lavables « Made in Angoulême » pour lutter contre la précarité menstruelle

Publié le 10 Février 2023
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l’Atelier 9, atelier et chantier d’insertion en confection textile, notamment de couches lavables, porté par l’ARU, a conçu les serviettes hygiéniques lavables @ ARU

Des risques pour la santé, un désastre pour l’environnement, une facture qui peut atteindre quelques milliers d’euros au regard d’une moyenne de 10 000 protections périodiques portées par chaque femme au cours de sa vie… A Angoulême, Isabelle Chasson, chargée de projet à la Régie de Quartier d’Angoulême (ARU) s’est saisie du sujet en brisant les tabous.

Favoriser l’accès à la santé et à l’hygiène, permettre une réduction du coût lié à l’achat de protections périodiques et réduire l’impact environnemental. Tels sont les trois objectifs du programme « Fil rouge » qui va commencer à la rentrée 2023 pour les femmes des quartiers prioritaires de Basseau/Grande-Garenne et se déploiera sur Ma Campagne et L’Etang-des-Moines, deux autres quartiers prioritaires d’Angoulême et de la Couronne.

« Ce projet est la continuité d’une action menée en 2020 « Une féminité au naturelle pour toutes » qui avait remporté l’appel à projet de la Préfète autour de la lutte contre la précarité menstruelle » précise Isabelle Chasson. « Ce premier projet s’était déployé par le biais de l’épicerie sociale du quartier de Basseau/Grande-Garenne d’Angoulême dont l’ARU assurait la gestion. L’épicerie ne proposait pas de protection périodique. Le choix s’est porté sur les serviettes lavables, vendues 2 euros au lieu de 14. Elles ont été conçues au cœur du quartier par l’Atelier 9, atelier et chantier d’insertion en confection textile, notamment de couches lavables, porté par l’ARU.

« Le produit, en coton bio et tissu labellisé ecotex a été retravaillé avec 15 femmes testeuses, motivées pour participer à d’autres actions. En parallèle, nous avions abordé lors d’ateliers les questions d’hygiène, la perception des risques associés, risques microbiologiques, les risques chimiques liés à la nature des matériaux, mais aussi d’autres sujets liés à la sexualité avec l’intervention de la sexologue musulmane Nadia El Bouga. Une manière aussi d’évoquer de façon plus large la condition féminine. »

Pour 2023, soutenu financièrement par le DRETTS (Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), l’association a décidé en partenariat avec la Maison des solidarités (groupement d’assistantes sociales), d’essaimer et d’aller plus loin en organisant des ateliers autour de l’hygiène, de la santé, de la sexualité et des menstruations.

« On vise une centaine de femmes à qui on distribue pour commencer un kit de 8 protections lavables pour chacune. Elles seront ensuite conviées à une dizaine d’ateliers organisés avec nos partenaires », précise Isabelle Chasson. Le Planning Familial 16, le service Déchets ménagers de Grand Angoulême et Charente Nature animeront ces temps d’échanges, en fonction de leurs compétences, où seront décryptés l’anatomie de la femme, les nombreux composants chimiques des protections périodiques à usage unique dont les perturbateurs endocriniens des matières super-absorbantes.

Des alternatives seront proposées avec des fabrications de produits d’hygiène intime, des visites de l’atelier de couture pour expliquer la composition des tissus, une sortie en supermarché pour aider les femmes à choisir dans les rayons. On y parlera aussi  de l’impact désastreux des serviettes jetables pour l’environnement. « L’idée, c’est de donner les bonnes informations en travaillant avec différents acteurs. J’ai intégré le réseau santé-environnement, L’éveilleur en Charente, ce qui permet de multiplier les contacts et de partager les connaissances, » conclue Isabelle Chasson.

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