En novembre 2017, Limoges Métropole a élaboré son Projet Alimentaire Territorial (P.A.T.). Suite logique d’un programme entamé en 2014, il vise à renforcer la ceinture maraîchère autour de Limoges et à accompagner des producteurs locaux. En 2020, le P.A.T. est entré dans une nouvelle phase. Élodie Blanchard, chargée de mission développement agricole, et Bernard Thalamy, vice-président de Limoges Métropole chargé de l’alimentation, détaillent le projet.
Quand vous êtes-vous lancés dans un Plan Alimentaire Territorial ?
Notre premier P.A.T. remonte à 2017. Il s’est établi en concertation avec les communes de Limoges Métropole, et en collaboration avec différents partenaires. Il a pour ambition de développer les filières alimentaires de proximité et se structure autour de trois axes : le renforcement des productions locales, l’optimisation des circuits de distribution et le développement de l’approvisionnement en produits locaux.
Quelles en sont les principales actions ?
Trois chantiers ont été engagés en priorité : la création d’un pôle d’activité dédié au maraîchage, comprenant un espace test maraîcher bio et un jardin coopératif ; la mise en place d’une stratégie foncière facilitant l’installation de futurs maraîchers sur le territoire ; et la structuration des filières alimentaires de proximité, avec une priorité donnée à la restauration scolaire. Nous allons prochainement entrer dans une nouvelle phase de ce P.A.T. avec la création d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) dans le cadre du projet de Ceinture Verte entre les Pyrénées-Atlantiques et la Drôme, dans le but d’accélérer la relocalisation alimentaire sur les territoires.
Quels sont les premiers impacts observés du projet en matière de santé environnementale ?
Les impacts peuvent être directs ou indirects. Le P.A.T. encourage fortement le développement du bio, notamment via l’espace test, ce qui a un effet direct sur la réduction des pesticides et donc sur l’amélioration de la qualité de l’air et la qualité de l’eau. Nous sommes, à ce sujet, pionniers en devenant territoire en transition hydrique afin d’anticiper le changement climatique et la raréfaction de la ressource. L’accent mis sur les circuits courts et la relocalisation des filières va dans le même sens d’amélioration de la qualité de l’air en réduisant les trajets routiers. Et bien entendu, un des premiers objectifs d’un P.A.T. est de favoriser l’« alimentation-santé », en commençant par proposer une alimentation plus saine dans les cantines.
Rappel : Qu’est-ce qu’un projet alimentaire territorial ?
Prévus dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (loi EGALIM), les projets alimentaires territoriaux ou P.A.T. ont pour objectif de développer une agriculture durable et une alimentation de qualité autour de trois dimensions : économique, environnementale, sociale. L’enjeu est de réunir et fédérer les acteurs d’un territoire dans leur diversité pour construire cette stratégie autour de l’alimentation et ses impacts.