Le laboratoire de Bordeaux-Pessac dépend du Service commun des laboratoires (SCL), qui résulte de la fusion des services d’analyse des Fraudes et des Douanes. Au carrefour de plusieurs sciences comme la chimie, la biologie et la physique, une cinquantaine de techniciens y traquent les dérives en tout genre, et vérifient que toutes les règles sanitaires soient bien appliquées. Explication avec Marie-Hélène Salagoïty, responsable du laboratoire.
Le SCL compte aujourd’hui onze laboratoires en France. Celui de Pessac est spécialisé notamment dans les boissons, le vin totalisant la moitié de l’activité « boissons ». Chaque jour, ils contrôlent, décortiquent, analysent des dizaines d’échantillons que leur apportent la répression des Fraudes et les Douanes, leurs deux grands donneurs d’ordre. Et rien n’échappe aux experts qui se répartissent les échantillons en fonction de leur spécialité. Dans l’unité « boissons » (vins, eaux-de-vie, jus de fruits, boissons à base de vin, cidres, bières), on peut dater des vins à l’aide du césium 137 sans ouvrir la bouteille, vérifier si le contenu des bouteilles, le millésime, l’origine géographique, correspondent bien à ce qui est écrit sur l’étiquette, détecter l’ajout d’eau évidemment illégal, ou de sucre (autorisé sous certaines conditions).
Une unité de microbiologie explore les plats cuisinés. Ailleurs, les pruneaux, champignons, fruits secs ou encore le chocolat sont malmenés, broyés, transformés en poudre, puis mis en solution et injectés dans un spectromètre afin de retrouver les principaux constituants minéraux et déterminer la teneur en métaux lourds (cadmium, plomb, mercure et arsenic). Le dosage de ces éléments permet de vérifier que les aliments apportent toute la sécurité au consommateur mais intervient également pour assurer leur authenticité.
« Nous avons aussi une activité importante, que nous sommes les seuls à pratiquer au sein du SCL, sur les matériaux au contact des aliments. Les analyses réalisées au laboratoire ont souvent conduit à retirer du marché des objets en matière plastique destinés au contact alimentaire car ils contenaient des substances dangereuses pour la santé (phtalates, bisphénol A, formaldéhyde, amines aromatiques primaires)», précise Marie-Hélène Salagoïty. « Le laboratoire, c’est un outil complémentaire et indispensable à notre mission de protection et de sécurité du consommateur », ajoute Pierre Veit, Chef du Pôle Concurrence, consommation, répression des fraudes et métrologie de la DIRECCTE Aquitaine (voir DIRECCTE Nouvelle-Aquitaine).