Alimentation

Bègles : après le zéro phyto, le retour des potagers

Publié le 06 Février 2015
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Bègles entame une nouvelle logique en créant des parcelles nourricières, jardins familiaux ou partagés, potagers©Ville de Bègles

La ville de Bègles, depuis plusieurs années, s’est engagée dans une politique d’aménagement durable lors de la création des espaces verts, en pérennisant les plantations, en stoppant l’utilisation de produits phytosanitaires, par exemple. Désormais, la ville s’attache à valoriser une nouvelle façon de concevoir les espaces publics où les parcelles publiques délaissées redeviennent des jardins d’abondance.

Depuis toujours, la Ville de Bègles a fait des choix atypiques et avant-gardistes dans sa gestion de l’environnement, comme l’aménagement des rives d’Arcins il y a une quinzaine d’années. Paillage, système de goutte-à-goutte pour l’arrosage, suppression des produits phytosanitaires, gestion différenciée… « Aujourd’hui encore, on vient nous consulter pour nos méthodes, car Bègles a été l’une des toutes premières communes à mettre en place le zéro phyto », se réjouit Fabienne Cabrera, adjointe au développement durable et aux espaces naturels.

Bien sûr, il reste du travail, notamment avec les habitants, qu’il faut sensibiliser afin de « changer d’état d’esprit ». Il faudra par exemple accepter les mauvaises herbes sur les trottoirs, pour éviter de recourir au désherbage chimique, faire des tontes plus hautes et espacées pour préserver la biodiversité, indispensable à l’équilibre du milieu.

Aujourd’hui, la ville entame une nouvelle logique en créant des parcelles nourricières, pour donner la possibilité aux habitants de cultiver leurs légumes de façon naturelle pour leur propre consommation, tout en redécouvrant une autre façon de cuisiner et de mieux manger. Jardins familiaux ou partagés, potagers… « Faute de foncier, nous aménageons, partout où c’est possible,  des petites parcelles, essaimées dans la ville. » A Bègles, les parcelles publiques redeviennent des jardins d’abondance, avec notamment 38 parcelles qui représentent 4250 m² de terres à disposition des habitants, et qui vient de valoir à la Ville le titre de Capitale régionale de la biodiversité 2014.

La commune œuvre pour ramener la nature en ville, et notamment cette nature domestique, qui autrefois était un précieux complément de la table familiale. « N’oublions pas que l’emblème de la Ville a longtemps été le radis » précise l’élue. « Aujourd’hui, nous avons une politique Nature de grande ampleur avec le projet du Delta vert, un territoire qui devrait offrir aux habitants un parcours de plusieurs kilomètres le long des esteys, partant des bords de Garonne jusqu’à la route de Toulouse. Ce vaste territoire permettra, entre autres, l’installation de maraîchers bio, avec la mise en place de circuits courts. Sur chaque place ou square réaménagés, nous consacrons un espace à des vergers ou à des jardins, l’idée motrice étant que les habitants s’approprient ces lieux. Un projet de poulailler est à l’étude, situé à côté d’un centre de loisirs où les poules seraient nourries avec les restes de la cantine… on propose un cercle vertueux qui  repose sur des choses simples, avec  l’idée d’être un jour une ville auto suffisante. »

 

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