Cosmétique, électronique, alimentation, textile, les nanomatériaux sont partout dans notre quotidien et on connaît peu leurs impacts sur la santé et l’environnement. Dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement Nouvelle-Aquitaine, les associations La Bêta-Pi et Vienne Nature ont été missionnées pour concevoir un outil de sensibilisation en direction du grand public qui valorise le principe de précaution.
L’association de protection de l’environnement Vienne Nature à Poitiers (Vienne) et l’association de vulgarisation scientifique La Bêta-Pi à Melle (Deux-Sèvres), se sont associées pour concevoir un outil de médiation sur les nanomatériaux dans le cadre du PRSE Nouvelle-Aquitaine-PRSE3 (Action 6 : Faire progresser les connaissances sur les risques émergents). L’objectif est d’améliorer les connaissances sur ces nouveaux matériaux, un risque émergent défini comme peu connu du grand public dans le Baromètre Santé-Environnement de la région (2015). Les risques étant très mal cernés, il s’agit d’appliquer le principe de précaution.
« L’objectif est de présenter de façon simple les promesses et les risques des nanomatériaux, ces éléments de taille extrêmement réduite produits par l’homme, de manière intentionnelle (ex. : produits manufacturés…) et non intentionnelle (ex. : pollution automobile…). Nous avons défini quatre axes pour faire passer le message : Qu’est-ce qu’un nanomatériau ? Où trouve-t-on les nanomatériaux ? Est-ce que tous ces objets sont utiles ? Quelle est la dangerosité éventuelle pour la santé humaine et l’environnement ? » explique Roland Caigneaux, ancien enseignant de physique chimie et administrateur de Vienne Nature. Avant de construire l’outil d’animation, les porteurs du projet ont échangé avec des experts du Ministère de l’Ecologie et Avicenn, Association de Veille et d’Information Civique sur les Enjeux des Nanosciences et des Nanotechnologies.
« On sait que les nanomatériaux peuvent franchir les barrières biologiques et pénètrent dans l’organisme par les voies respiratoire, cutanée ou digestive. On suppose les effets délétères pour la santé comme des pathologies respiratoires, des inflammations, mais il y a beaucoup d’éléments d’interrogation. D’où notre troisième axe « utile ou futile » : est-il nécessaire d’acheter un sel de table maintenu fluide par les nanosilices ? Des confiseries plus brillantes grâce au nanodioxyde de titane ? Dans l’appréciation du risque, c’est intéressant de proposer un choix. Ai-je vraiment besoin de m’exposer à ces nouvelles molécules sans en connaître les conséquences à long terme ? C’est le défi que nous proposons à travers cet outil de médiation : faire en sorte que les citoyens soient éclairés sur leurs choix et se posent les bonnes questions », explique Kim Delagarde, directeur de la Bêta-Pi.
L’outil, composé de panneaux et d’objets interactifs doit être prêt à l’automne 2018 et expérimenté ensuite dans trois événements différents en Nouvelle-Aquitaine. Le coup d’envoi est prévu lors du salon « Respire » à Poitiers en novembre 2018. Il est prévu ensuite une seconde phase pour le déploiement de l’outil sur l’ensemble de la région.
www.labetapi.fr
www.vienne-nature.fr
avicenn.fr
www.anses.fr/fr