Eaux

Perturbateurs endocriniens, eau et santé : un colloque à Poitiers pour ouvrir le débat sur les normes

Publié le 15 Juin 2018
A+ A-
change avec la salle à la suite de la 1ère session © RES

À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le Réseau Environnement Santé a organisé un colloque « Perturbateurs endocriniens, Eau et Santé : Quelles normes pour demain ? », le 20 mars 2018 à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Poitiers, dans la Vienne. Retour avec Amélie Cant, Chargée de mission de veille scientifique au Réseau Environnement Santé.

Vous avez construit ce colloque en trois sessions…

Après une ouverture par André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé (RES) et de Sophie Auconie, marraine de l’événement et gouverneure du Conseil mondial de l’eau, une première session a présenté les perturbateurs endocriniens dans leur ensemble. Puis un zoom s’est fait sur les perturbateurs endocriniens dans le compartiment aquatique, avec notamment Virginie Migeot, cheffe du service santé publique du CHU de Poitiers et responsable de l’axe de recherche HEDEX de l’INSERM à Poitiers. En deuxième partie, ont été présentés les recherches menées sur l’analyse de la contamination des milieux aquatiques, les sources de contaminations et l’impact que ces perturbateurs endocriniens dans l’eau peuvent avoir sur la femme enceinte, avec notamment Hélène Budzinski, directrice de recherche au CNRS. La troisième partie concernait les normes en matière d’eau, qui doivent reposer sur les connaissances scientifiques actuelles pour répondre au défi des faibles doses. Gérard Bapt, ancien député, à l’initiative de la loi d’interdiction du bisphénol A dans les biberons, actuellement président du Groupe National Santé Environnement était présent.

A qui était destiné ce colloque ?

L’idée était d’apporter à un large public un éclairage accessible avec des données scientifiques sur les impacts des perturbateurs endocriniens dans l’eau. Nous avons accueilli environ 180 personnes de la région et d’ailleurs, tous domaines confondus, chercheurs, ingénieurs sanitaires de l’Agence Régionale de Santé, doctorants, agriculteurs, industriels, laboratoires, entreprises spécialisées dans le domaine de l’eau, communautés d’agglomération, mutuelles, associations… mais aussi du grand public et de nombreux participants travaillant sur ce sujet, qui souhaitent agir localement et faire évoluer les méthodes de réflexion. Les actes du colloque sont très attendus ; nous allons nous appuyer sur ce qui en ressort pour faire évoluer les normes sanitaires sur les nitrates et plus largement les perturbateurs endocriniens dans l’eau.

L’objectif du colloque est donc d’ouvrir sur un débat plus large ?

Oui, l’événement s’inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens (SNPE) que nous avons contribué à créer, du Plan National Santé Environnement (PNSE3) et des Plans Régionaux Santé Environnement (PRSE3) dont celui de la Nouvelle-Aquitaine. Mais il vise aussi à lancer une réflexion sur la validité de l’évaluation de la qualité de l’eau, au regard des données scientifiques récentes et à faire connaître les solutions de remplacement et agir aux niveaux national et européen (Directive Cadre sur l’Eau). Les alternatives proposées intègrent les concepts d’exposome, d’effet cocktail et de contaminants émergents. L’objectif du colloque est bien d’ouvrir ce débat afin de protéger au mieux la santé humaine et la santé des écosystèmes.

www.reseau-environnement-sante.fr

www.reseau-environnement-sante.fr/merci-a-perturbateursendocriniens-eau-sante-normes-demain

www.reseau-environnement-sante.fr/dossier-de-presse-colloque-perturbateurs-endocriniens-eau-sante-normes-demain-20-mars-9h-a-19h-poitiers

Les articles suivants peuvent vous intéresser