Pour mieux évaluer l’impact olfactif de sites industriels, ATMO Nouvelle-Aquitaine a mis en place un Observatoire des odeurs ou « jury de nez », constitué de citoyens volontaires pour évaluer les éventuelles odeurs provenant de ces sites. En 2018, 4 sites d’observations sont mis en place. Les recrutements de « nez » ont commencé…
Ce n’est pas anodin, les odeurs, ressenties comme une pollution de l’air, sont aujourd’hui le deuxième motif de plainte après le bruit. La Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie (L.A.U.R.E.) de 1996 reconnaît à chacun « le droit de respirer un air qui ne nuise pas à la santé » et reconnaît comme pollution « toute substance susceptible de provoquer des nuisances olfactives excessives ». Si les odeurs sont le plus souvent perçues à des concentrations très faibles – bien inférieures aux valeurs limites – et n’induisent aucun risque direct, les nuisances olfactives peuvent avoir un impact psychologique négatif lorsqu’elles sont jugées excessives. Le « stress » généré peut alors avoir des conséquences sur la santé. Dans ce contexte, la mise en place d’un jury de nez composé de riverains vise à estimer la gêne occasionnée. L’observatoire des odeurs ne sert pas à vérifier la conformité d’une émission d’odeur par rapport aux valeurs réglementaires, mais à prévenir le gestionnaire du site à l’origine de l’odeur et à entamer un dialogue pour trouver des solutions.
4 sites en campagne d’observation
En Nouvelle-Aquitaine, 4 sites sont concernés par ces campagnes d’observation olfactive : le territoire de Prin-Deyrençon (Deux-Sèvres) avec Déméter Energies, dans le cadre de la mise en place d’une unité de méthanisation agricole avec production de biogaz ; à Monflanquin (Lot-et-Garonne) avec ValOrizon dans le cadre d’une installation de stockage de déchets ménagers ; depuis septembre 2016, deux jurys de nez, le Réseau Sentinelle et les Nez Industriels, ont été mis en place sur le Bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) afin d’identifier et de caractériser les odeurs du complexe industriel et sont reconduits pour l’année 2018 ; le bilan de l’observatoire des odeurs du « Pôle Déchets » de Sainte-Sévère (Charente) mis en place avec Calitom depuis 2010 doit être finalisé au 1er trimestre 2018.
Un outil de mesure participatif
Sur chaque site, des riverains motivés et disponibles se sont portés candidats pour réaliser une veille olfactive sur une période d’un an. Après une formation initiale à la reconnaissance d’odeurs, ils auront des relevés biquotidiens à effectuer avec un questionnaire précis : détermination de la concentration et de l’intensité d’une odeur, estimation de la gêne olfactive, identification des odeurs. Ces indications aideront à mieux connaître la nuisance, à y remédier si possible, et renseigneront les industriels qui agiront pour gagner en réactivité.
L’accompagnement d’Atmo Nouvelle-Aquitaine
Pour un site industriel simple comme pour une zone industrielle complexe, Atmo Nouvelle-Aquitaine propose d’accompagner les collectivités et les industriels dans la mise en place de cet observatoire des odeurs sur leur territoire. Cet accompagnement se décline en différentes étapes : mise en place d’une campagne de communication visant à recruter le jury de nez, réunions d’information publique visant à expliquer la démarche aux riverains, formation à la reconnaissance des odeurs, animation de l’observatoire des odeurs durant la missions des « nez », établissement de bilans réguliers, compilation et analyse des données.