Pour lutter contre la pollution urbaine, des villes ont mis en place une limitation de circulation pour certains véhicules et l’obligation d’affichage de la vignette « Crit’air » qui identifie les émissions polluantes (oxydes d’azote, particules). Bordeaux Métropole envisage la création d’une Zone à circulation restreinte (ZCR) où les véhicules devront obligatoirement s’équiper de cette fameuse vignette. La mesure est en cours de réflexion.
Lauréate de l’appel à projet « Villes Respirables à cinq ans », Bordeaux Métropole doit mettre en place des mesures concrètes afin d’améliorer la qualité de l’air à court et long terme d’ici 2020. Parmi les actions figure une Zone à circulation restreinte. Déjà en œuvre dans de nombreuses villes européennes, le principe d’un tel périmètre repose sur la limitation d’accès à un secteur identifié, restreignant ainsi la circulation des véhicules en fonction de la couleur de leur pastille.
L’arc-en-ciel de la fameuse petite vignette anti-pollution Crit’Air, va du vert pour les plus vertueux (les électriques à batterie ou à hydrogène) au gris-noir pour les véhicules diesel immatriculés pour la première fois avant le 1er janvier 1997. Elle affiche le degré polluant d’un véhicule par un chiffre de 1 à 5 et peut être commandée en ligne. « Polluant nocif pour les voies respiratoires, les émissions d’oxydes d’azote proviennent à 73 % du trafic routier. Les particules fines et ultrafines, dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns proviennent pour une part importante des transports et entraînent chaque année une augmentation de la prévalence de maladies respiratoires et cardio-vasculaires », précise Sylvanie Gassian, responsable adjointe de la communication à l’association ATMO Nouvelle-Aquitaine.
Quel périmètre est envisagé ?
Le diagnostic de la qualité de l’air sur l’agglomération réalisé début 2016 par ATMO Nouvelle-Aquitaine a permis d’identifier les parties du territoire les plus exposées, « sans que l’on ait constaté pour autant de dépassements réglementaires, précise Pierre Samblat, chef de projet à Bordeaux Métropole, avant d’ajouter qu’« il existe des enjeux forts entre les boulevards et la partie urbaine entre les cours. Dans une deuxième phase, nous avons présenté dix scénarios envisagés pour la création d’une ou plusieurs ZCR, dont trois ont été retenus. Dès lors, des groupes de travail, composés de professionnels et d’associations, ont été constitués pour étudier ces scénarios, les impacts économiques et sociaux, le coût pour la collectivité… En septembre 2017, le projet a été présenté à un panel de citoyens tirés au sort pour recueillir leurs avis et leurs préconisations. La décision politique doit être prise en fin d’année. Il y a une vraie volonté de mettre en place une action opérationnelle en 2018 ». La mesure sera progressive, comme à Paris. Les contrôles seront, pendant quelques mois, « pédagogiques » pour ceux qui n’ont pas leur vignette. « Les enjeux sont vraiment des enjeux sanitaires, qui limitent les polluants dangereux pour la santé dont les dioxydes de carbones ou particules fines » précise Pierre Samblat.