Bruit Petite enfance

Diminuer les nuisances sonores pour les nouveau-nés dans les pôles pédiatriques du CHU de Bordeaux

Publié le 19 Aout 2016
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C’est vraiment une prise de conscience que l’on peut agir avec sa voix, son geste©P. Navarre

Depuis 2010, dans le cadre d’un partenariat entre le Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux et le Groupe d’Animation Musicale de Pau, Anne Lacassagne, musicienne, intervient dans les unités de réanimation pédiatrique et de néonatalogie au sein du Groupe Hospitalier Pellegrin, dans le service de cardiopédiatrie de l’hôpital Haut Lévêque, et auprès des agents d’entretien du CHU. Elle forme et accompagne actuellement les agents hospitaliers dans un travail de réflexion sur l’environnement sonore. Explications.

Scope, alarmes, ouvertures des emballages (sondes et gants), voix du personnel, portes qui claquent… La formation intitulée De l’écoute des sons à sa gestion sonore, que propose Anne Lacassagne, est destinée à diminuer le stress environnemental qui existe dans les unités de réanimation néonatale, où les nouveau-nés sont exposés à un environnement bruyant. « Il s’agit de travailler sur la prise de conscience de l’environnement sonore. D’emblée, je propose une sorte de carte postale sonore où je mesure les décibels. Machines, gestes trop rapides, font vite monter le son. Les incubateurs, où sont soignés les bébés, sont de véritables caisses de résonnance ; on peut mesurer des pics à 80 décibels, lorsque par exemple, on va ouvrir une poche plastique juste à côté… Ensuite, je mets en place un projet d’amélioration de la pratique des agents : des précautions simples et de bon sens, sans culpabilisation, qui améliorent le confort sonore de tous. Le bruit est une agression perpétuelle et engendre de la fatigue, du stress. Il faut trouver une autre manière d’être, d’écouter son environnement, de prendre le temps. On va revenir sur une attention à soi, aux autres, à la qualité de son geste, à son débit de parole. C’est vraiment une prise de conscience que l’on peut agir avec sa voix, son geste : on peut sans difficulté baisser le niveau des alarmes sonores des appareils de surveillance, ne rien poser sur les incubateurs, ne pas s’interpeller d’une pièce à l’autre… » explique Anne Lacassagne, musicienne et formatrice au sein du Groupe d’Animation Musicale basé à Pau.

Cette formation a été imaginée en collaboration avec les cadres de santé qui avaient repéré ce besoin au sein de l’équipe. Du côté du personnel soignant, une fois ce diagnostic et cette prise de conscience établis, Anne Lacassagne propose d’aller plus loin en introduisant un travail sur le chant. « De manière détournée, on travaille aussi sur la thématique de la prévention des risques auditifs : le fait de chanter favorise le fait d’être dans un environnement calme. Créer de bonnes conditions d’écoute, c’est véritablement la base de tout projet musical », souligne Anne Lacassagne.  Ces formations s’inscrivent dans la politique culturelle du CHU de Bordeaux. Ce projet a été initié grâce au dispositif « Culture et Santé », soutenu par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, l’Agence Régionale de Santé Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et le Conseil Régional Aquitaine Limousin Poitou-Charentes.

Un film, Voix sensible, a été tourné au centre hospitalier de Pau sur ce travail de réflexion autour de l’environnement sonore, la musique et le chant.

 

Plus d’informations : http://gampau.fr/

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