On nomme « inégalité environnementale » le constat suivant, aujourd’hui établi : les Français ne sont pas tous égaux face aux pollutions, aux nuisances et aux risques environnementaux. Afin de permettre aux pouvoirs publics de réduire ces inégalités, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) cartographie le degré d’exposition des populations aux contaminations de l’air, de l’eau, des sols… et ce, sur tout le territoire. Le premier atlas vient de sortir, avec des déclinaisons régionales, dont l’Aquitaine. Il concerne l’exposition aux métaux lourds (ou éléments traces métalliques).
L’idée de départ est simple : selon l’endroit où nous vivons, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, notre environnement peut avoir une incidence positive ou négative sur notre santé. Un des objectifs du 2ème Plan National Santé Environnement était de diminuer l’exposition des populations aux pollutions responsables de pathologies à fort impact sur la santé et de réduire les « inégalités environnementales » sur notre territoire. L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) s’est donc lancé dans la localisation de ces fameux points noirs environnementaux susceptibles de générer une surexposition de la population. Et pour ce faire, l’évaluation des expositions a été conçue de manière complètement décloisonnée et dynamique.
Baptisé PLAINE, le projet est un outil informatique développé par les chercheurs de l’INERIS. La plateforme propose une représentation intégrée et spatialisée de l’exposition des populations aux polluants. Pour ce premier axe de recherche, les expositions prises en compte dans PLAINE sont celles relatives à quatre « éléments traces métalliques », issus des activités industrielles et dont la toxicité est connue : le cadmium, le nickel, le plomb et le chrome. Le travail a débouché sur une méthode permettant de superposer les cartes connues de contaminations de l’air, des sols et de l’eau à toute une série de données : environnementales, avec les quantités de rejets, caractéristiques des milieux, concentrations et comportements des polluants ; comportementales, avec les modes d’alimentation, les déplacements ou les pratiques sociales ; et, dans une prochaine étape, des données socio-économiques, avec des données sur la démographie, le niveau social, le profil d’emploi… Les géostatisticiens de l’INERIS obtiennent ainsi des cartographies d’exposition des populations à des échelles adaptées aux territoires d’études.
Ces cartes vont permettre d’identifier et de prioriser les zones d’action immédiate ou les zones sur lesquelles des investigations sanitaires, sociales ou environnementales complémentaires seraient à mener. Pour les riverains, la plateforme peut également servir à l’information du public, jouer un rôle dans les dispositifs de concertation autour des territoires pollués et contribuer à impliquer les populations dans la réduction des risques et le suivi de l’efficacité des mesures mises en œuvre. La carte de l’Aquitaine est actuellement en ligne.
Carte de l’Aquitaine : www.ineris.fr
