Inscrite dans le code de Santé publique depuis 2009 et encore peu connue du grand public, l’éducation thérapeutique vise à aider le patient à comprendre sa maladie et à maintenir ou améliorer sa qualité de vie. A qui s’adresse-t-elle ? En quoi consiste-t-elle ? Qui la dispense ? Réponses avec Véronique Debande, fondatrice et directrice de l’association girondine Proxisanté.
Comment définissez-vous l’éducation thérapeutique ?
C’est un processus continu, intégré dans le parcours de soins, dont la valeur ajoutée est qu’il est centré sur le patient. C’est en quelque sorte une boîte à outils dans laquelle le patient choisit lui-même les instruments pour acquérir ou conserver des compétences (auto-éducation) qui lui permettront de vivre de façon optimale au quotidien avec sa maladie. L’objectif est qu’il acquiert un maximum d’autonomie en adéquation avec ce qu’il est, ce qu’il vit dans le respect de son environnement et de sa culture.
Quels patients sont concernés ?
Ce sont principalement les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, problèmes cardio-vasculaires, asthme, obésité, insuffisance rénale, Alzheimer, etc.), quel que soit leur âge, et ceux qui présentent de hauts facteurs de risques de développer une maladie. Mais nous intervenons aussi pour des problèmes ponctuels, comme le diabète gestationnel. L’entourage du patient peut également être associé au processus. Il faut savoir que 47% de notre public est en situation de fragilité ou de précarité d’après le score EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé). Au-delà du contexte médical, nous proposons des solutions pour améliorer globalement la qualité de vie et de l’hygiène. Nous pouvons par exemple, au sein de nos ateliers, parler des problémes d’humidité, de moisissure, pour ouvrir plus largement sur la qualité de l’air intérieur.
Concrètement, en quoi cela consiste-t-il ?
Lors du premier entretien individuel, centré exclusivement sur le patient, celui-ci définit des objectifs prioritaires sur lesquels il souhaite agir immédiatement : arrêter de fumer, perdre du poids, reprendre une activité physique, etc. L’éducateur thérapeutique lui présente ensuite un panel d’ateliers (marche, piscine, diététique…) qu’il pourra faire seul ou en groupe. Le patient composera ainsi lui-même son parcours éducatif en fonction des objectifs qu’il s’est fixés. La durée du processus varie en fonction du changement de comportement attendu : cela peut aller de 3 à 15 ateliers, soit de 6 à 30 heures d’apports pédagogiques mobilisables au quotidien.
Qui sont les éducateurs thérapeutiques ?
Ce sont des professionnels de la santé issus du secteur médical (médecins généralistes et spécialistes, pharmaciens) et paramédical (infirmiers, kinésithérapeutes) mais aussi des diététiciennes, des enseignants en activité adaptée, des psychologues, des sophrologues… Tous ont été formés à l’éducation thérapeutique.
Base de données OSCARS en Aquitaine : www.oscarsante.org