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Gare aux erreurs quand vous cueillez des champignons !

Publié le 17 Janvier 2025
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La Soupape Sauvage a organisé un programme d'initiation à la mycologie « Nom d’un petit champignon » @ La Soupape Sauvage

Pratiquée par des amateurs avertis, des familles ou de simples promeneurs du dimanche, la cueillette des champignons est un rendez-vous automnal avec la nature. Mais elle doit inciter à la plus grande prudence. La Soupape Sauvage, association d’éducation à l’environnement dans le sud de la Haute-Vienne a organisé un programme d’initiation à la mycologie « Nom d’un petit champignon ».

Chaque année, de nombreuses personnes sont victimes d’intoxications liées à la consommation de champignons vénéneux, avec des séquelles médicales parfois graves voire mortelles. En 2023, plus de 1400 intoxications par des champignons ont été rapportées aux Centres antipoison, entre le 1 juillet et le 31 décembre. Pour 2024, on constate une recrudescence d’intoxications avec deux décès dont un en Nouvelle-Aquitaine. À chaque fois, il s’agissait de champignons consommés à la suite d’une cueillette.

En Haute Vienne, l’association La Soupape Sauvage a organisé plusieurs animations sur le thème des champignons. Pour l’édition 2024, des écoles, un centre social et une épicerie associative ont été associés au projet, financé dans le cadre du  “Programme d’Animation d’Initiatives (PAI)” de Culture Scientifique, Technique et Industrielle 2024 en Nouvelle-Aquitaine.

Comme l’explique Aurélien Malric, animateur nature de La Soupape Sauvage : « nous invitons les enfants et les familles à arpenter les bois de leur commune à la récolte de beaux champignons tout frais. Ils sont ensuite identifiés par Isabelle Jacob (mycologue) et exposés dans une salle communale permettant de connaitre l’anatomie des champignons, leur écologie, les méthodes de reconnaissance de grandes familles, les différentes espèces récoltées et leur comestibilité. Au total, 235 élèves et environ 200 personnes (grand public) y ont participé.  Et lors du week-end champignons à Rilhac-Lastours, nous avons organisé une conférence sur les risques avec à l’appui, le bilan de l’ANSES sur la toxicité des champignons et un focus sur ceux qui peuvent être confondus. Cette conférence est une première. C’est important de rappeler les précautions à prendre. La dangerosité des champignons dans la nature est de moins en moins perçue. Ce savoir empirique qui se transmettait de génération en génération semble avoir disparu ».

Gare aux applis !

La conférence sur les risques permet de rappeler les précautions à prendre. « On peut confondre une espèce comestible avec une espèce toxique,  parfois du fait de l’utilisation d’une application de reconnaissance de champignons sur Smartphone, qui peut donner une identification erronée des champignons cueillis. D’autant plus qu’un champignon, en fonction du taux d’humidité, du temps, n’aura pas la même forme » précise Aurélien Malric. Et ces applis poussent comme des champignons ! Champignouf, Shroomify, Declic champi… il en existe des dizaines, gratuites, simples d’utilisation. Et pourtant, le message de l’Anses est clair. Il ne faut « pas consommer de champignons identifiés au moyen d’une application de reconnaissance ».

Il faut dire qu’avec 3 à 4000 espèces de champignons en France, difficile d’être rigoureux. L’Anses fait état de quelques cas d’intoxication « favorisés » par ces services sur Smartphone, en raison d’une confusion entre espèces. Et de rappeler qu’à moins de connaître déjà parfaitement les espèces que l’on cueille, il faut toujours, dans le doute, consulter un spécialiste avant de consommer sa récolte, pharmacien ou membre d’association et sociétés de mycologie locales.

Comme le souligne Mathieu Bassard, le deuxième animateur de La Soupape Sauvage :  « Si l’amanite phalloïde est l’ennemi public n°1, car mortelle, il existe d’autres espèces toxiques que l’on peut facilement confondre comme le rosé des près avec l’Agaric jaunissant. Celui-ci  jaunit fortement à la coupe et a une odeur d’iode. Et retenir aussi qu’on consomme les champignons comestibles cuits et jamais crus, qu’ils doivent être fraîchement cueillis, et enfin qu’il faut utiliser un panier lors de la cueillette et non une poche plastique. »

Lien vers le site de la soupape sauvage

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