Un bracelet qui calcule l’exposition aux perturbateurs endocriniens ? C’est ce que vont tester une cinquantaine de lycéens de Surgères. Bonne nouvelle : bannir cette molécule de notre environnement est aisé ! Explication avec Christine Salavert-Grizet. Pharmacienne à Angoulins-sur-Mer, présidente de la CPTS AUNIS SUD, communauté professionnelle territoriale de santé.
Ils sont en silicone, des bracelets tout simples, que l’on peut trouver dans les campings ou dans les boîtes de nuit. Il suffit de les porter au poignet pendant 7 jours, 24 h sur 24 même sous la douche. « Ensuite, ce bracelet est remis dans une boîte et envoyé en laboratoire à Strasbourg pour analyses, les résultats ne seront pas nominatifs mais groupés afin de ne stigmatiser personne. Il ne s’agit pas d’avoir un discours anxiogène mais de prévention », explique Christine Salavert-Grizet avant d’ajouter : « l’objectif est une prise de conscience. Les perturbateurs endocriniens sont partout, dans les emballages alimentaires, la cosmétique, les vêtements… On connaît moins leurs conséquences multiples à leur exposition : diabète, asthme, obésité, cancer, stérilité, prématurité… Il faut sensibiliser les jeunes générations, en faire des citoyens éclairés ».
Cette initiative de prévention intitulée « Opération zéro phtalates » imaginée par le RES (Réseau Environnement Santé) a déjà été proposée dans plusieurs lycées franciliens. C’est une première en Nouvelle-Aquitaine. Elle est le fruit d’une collaboration entre le CPTS AUNIS SUD et André Cicollela, rencontré à l’occasion d’une conférence à La Rochelle. Christine Salavert-Grizet souhaitait rendre visible cette pollution chimique invisible et de montrer qu’il est possible de réduire les maladies causées par les phtalates. « Nous avons un problème de pollution par les pesticides sur notre territoire, avec un taux de cancer pédiatrique très élevé. Cette opération participe à l’action citoyenne. La région nous soutient à travers son appel à projet Santé-Environnement. C’est dans ce cadre que nous avons monté ce projet ».
Celui-ci ne s’arrête pas à la simple mesure des phtalates. « Les élèves de 3 classes de première seront accompagnés par des enseignants de SVT et s’engagent à participer à deux interventions d’un médecin de notre réseau, ainsi qu’à un atelier de fabrication de produit avec une savonnerie locale. Ces interventions leur permettront de repérer les sources de contamination (produits du quotidien) et de trouver des solutions pour réduire leur exposition en adoptant quelques changements de comportement et d’habitudes. Ensuite, il y aura une deuxième phase de port du bracelet pendant une semaine et des mesures. Il est important de comprendre que l’on peut facilement éliminer ces molécules de notre organisme. Limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, c’est aussi prévenir à plus long terme les troubles de la fertilité. Ces lycéens s’engageront également à devenir éco-ambassadeurs ».
Christine Salavert-Grizet. a choisi de mener cette opération en rajoutant une option originale. Au lycée de Surgères, des élèves volontaires du lycée technique pourront participer à un atelier cinéma avec un réalisateur. Le film de restitution sera projeté le 6 juin : « l’objectif est que la mairie de Surgères signe ce jour là la charte « Ville et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens » porté par le Réseau Environnement Santé. »
Lien vers la CPTS Aunis Sud
Lien vers le RES