Amplifié par le confinement, le fait main a le vent en poupe. Si la motivation économique et écologique a été la porte d’entrée majeure il y a encore quelques années, la prise de conscience de l’impact sur la santé entre désormais en compte. Rencontre avec Annick Huet, animatrice des « ateliers de la simplicité », une association qui développe des ateliers DIY (« Do It Yourself ») dans les Deux-Sèvres depuis 2011.
Des ateliers autour du faire soi-même au quotidien : voilà la base de l’association « Les ateliers de la simplicité » qui œuvrent à Melle depuis plus de 10 ans. « On apprend à faire, on repart avec ses produits » résume Annick Huet. Depuis, l’association a développé un catalogue de 27 thématiques, qui balaye le quotidien : produit ménager, savon, cosmétique, rouge à lèvre, ombre à paupière, éponge, peinture végétale, compost, hôtel à insecte, bombons, et autres douceurs printanières…
La démarche intéresse aujourd’hui plus d’une trentaine de partenaires différents, comme le précise Annick Huet « nous intervenons pour la communauté de commune, le syndicat des eaux, des maternelles, lycées, l’épicerie solidaire, dans les prisons, avec les personnes âgées, au sein de festival… Chaque partenaire s’empare de cette dynamique pour travailler son sujet : on va fabriquer de la pate à modeler ou de l’encre avec des enfants en périscolaire, des cosmétiques avec des lycéens, du compost avec les jardins partagés de l’épicerie sociale, on teste en ce moment un soin de la barbe pour le proposer à un public masculin. »
Annick Huet a clairement noté, depuis 10 ans, une évolution dans la dynamique. L’intérêt du public ne répond plus seulement aux enjeux d’économie et d’écologie mais aussi de santé. « Lorsque nous commençons un atelier, nous faisons toujours un tour de table pour partager les motivations de chacun : à quoi ça sert de fabriquer ses propres produits ? Aujourd’hui, la question de la santé arrive rapidement, avec des interrogations sur les perturbateurs endocriniens, les allergies, les produits chimiques. On est davantage dans une culture du soin. On ressent une envie de se réapproprier sa santé. Des éléments de langage sont acquis. Avant, on devait redéfinir des notions simples comme l’agriculture biologique… tout cela est acquis. »
L’association sensibilise plus de 1000 personnes par an. Le public aussi est différent : « Au début, nous avions des écolos convaincus de la nécessité d’un mode de vie fondé sur la sobriété, aujourd’hui, nous avons 2 types de publics sur nos ateliers libres : des néophytes qui se lancent, et ceux qui viennent sur un sujet bien précis, très organisés, avec leur classeur pour apprendre une nouvelle recette. La seule inconnue, c’est l’efficience de ces ateliers. Nous ne savons pas si les participants adoptent sur le long terme ces changements de pratiques. Nos ateliers durent 2 heures avec un temps d’échange, nous fabriquons trois produits et ils repartent avec les recettes. Nous introduisons dans chaque atelier la notion d’impact sur la santé, que ce soit la question des additifs en cuisine, des molécules indésirables dans les produits d’entretien ou cosmétiques, au jardinage, dans les loisirs créatifs… avec ma collègue, Louise, nous nous formons en permanence pour répondre aux questionnements des participants. »
Lien vers le site des ateliers de la simplicité