Les communes sont les premières interpellées quand arrive l’envahisseur. Lutte mécanique, sensibilisation, prévention… comment agir ? Le réseau français Villes-Santé vient de publier en novembre une synthèse qui met en avant le partage d’actions et d’expériences de certaines Villes-Santé.
Partout en France, les collectivités sont confrontées — ou le seront d’ici peu — à Aedes albopictus, le nom scientifique de ce tout petit insecte potentiellement vecteur d’arboviroses : Zika, dengue, chikungunya, etc.
Garants de la sécurité et de la salubrité publique, les maires se trouvent souvent démunis face aux plaintes des habitants. Si la ville met tout en œuvre dans les espaces publics, les habitants continueront à être envahis s’ils ne gèrent pas leur propre jardin, cour, terrasse ou balcon. Le moustique tigre est l’affaire de tous. L’espèce pond et se développe dans l’eau stagnante de petits récipients. Ainsi, le travail des mairies consiste aussi à sensibiliser ses administrés.
Le point Villes-Santé, d’une dizaine de page, rappelle le contexte (habitat, cycle de vie du moustique tigre, etc.), les dangers pour la santé humaine, présente les règlementations en vigueur, puis sont détaillés de manière synthétique les retours d’expériences de certaines Villes-Santé. Les actions sont déclinées à travers les différents enjeux à l’échelle d’une commune : mobiliser les pouvoirs de police du maire ; mettre en œuvre la lutte dans l’espace public et les ERP de la commune / de l’EPCI ; agir en amont des constructions et aménagements ; susciter la mobilisation sociale ; et pour finir l’inscription de la problématique dans les documents cadres de la collectivité. Deux villes de Nouvelle-Aquitaine ( La Rochelle et Anglet) et la Métropole bordelaise sont ainsi citées pour leur mobilisation sur différents enjeux.
Par exemple, à La Rochelle, la Ville informe les services et structures en lien avec l’aménagement (urbanisme, CAUE, aménageurs, etc.) et les services en charge de la gestion des espaces (bâtiments, espaces verts, eaux pluviales, etc). Elle a également accentué sa sensibilisation au niveau des partenaires associatifs en tant que relais de « bonnes pratiques » (comités de quartiers, jardins familiaux, centres sociaux, etc.).
Quant au centre de démoustication de Bordeaux Métropole, très actif, il est cité sur de nombreux axes : la réalisation de tutoriels à destination de la population, diffusés via les réseaux sociaux et des fiches-conseils quant aux récupérateurs d’eau de pluie, aux descentes d’eau pluviales (regards) et aux terrasses sur plots dans le cadre d’une campagne de communication visant tous les supports et médias de la métropole ; des réunions publiques afin de sensibiliser la population sur la conduite à tenir contre le moustique tigre ; et la création d’« îlot sans moustiques » dans des quartiers en incitant les habitants à éliminer les gîtes larvaires à l’appui de prospections domiciliaires et de flyers mis dans les boîtes aux lettres indiquant les bons gestes pour lutter contre les moustiques. A noter : la Métropole a observé une baisse significative de la présence de moustiques sur ces quartiers.
Le point Ville-Santé est disponible ici