L’ARS Nouvelle-Aquitaine finance des postes d’animateurs en santé publique pour coordonner des actions de prévention, de formation, de sensibilisation et de promotion de la santé en milieu hospitalier. En clair, ils ont pour mission de faire bouger les lignes dans les territoires et ont notamment investi le secteur de la santé-environnement. Portrait de Guillaume Queneau et Laura Isidoro, rattachés au Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) du département de la Charente.
Au GHT de Charente, Laura Isidoro, anciennement responsable d’antenne de l’IREPS 16, a été recrutée la première, suivi en 2022 de Guillaume Queneau, qui était coordonnateur du Contrat Local de Santé du pays du Ruffécois. Pas de profil soignant mais bel et bien des profils de coordinateurs. « Nous sommes des facilitateurs. Parfois on nous sollicite pour la conduite de nouveaux projets ou des réponses à des appels à projets et nous arrivons en appui technique. Et parfois nous identifions les besoins, associons les objectifs, réfléchissons à des actions, animons des groupes de travail, veillons à ce que les bons partenaires soient autour de la table et tissons des liens avec l’extérieur. Même si ces postes sont récents, nous sommes bien identifiés par les directions » explique Laura.
Animer, coordonner, rassembler, aider à structurer la politique de prévention et promotion de la santé, voici leur rôle. « C’est en lien avec cette nouvelle approche de la santé qui sort du curatif pour développer la prévention. C’est passionnant et nous sommes perçus comme une plus-value en termes d’émergence de projets » précise Guillaume Queneau, avant que sa collègue ne poursuive « le poste est différent selon le territoire. Nous avons la chance de travailler avec 7 établissements de santé qui emploient 6 000 agents répartis sur tout le territoire. C’est un vrai bénéfice, on peut reproduire des actions, favoriser des synergies, notamment avec des partenaires extérieurs, nous avons une pluralité d’acteur, un réseau, un maillage à construire ».
« La maternité d’Angoulême a une longueur d’avance »
Parmi les différents axes de promotion de la santé (conduites addictives, santé mentale, parcours de santé des personnes âgées, nutrition…), Guillaume Queneau a investi le champ de la santé-environnement, notamment avec les acteurs des maternités. « Je suis certifié Nesting, nous sommes une quinzaine à avoir cette compétence au sein des hôpitaux de la Charente. En dehors des ateliers, on développe aujourd’hui des projets de plus grande envergure. Dans la continuité de l’obtention du label ’Très haute qualité sanitaire, sociale et environnementale” niveau or (le 1er en Nouvelle-Aquitaine, rejoint par la Rochelle en 2022) pour la maternité d’Angoulême, nous dupliquons la démarche sur le service pédiatrie d’Angoulême. L’idée de nos postes, c’est de créer une cohérence, d’étendre les initiatives à l’échelle de l’établissement. Autre volet entamé en fin d’année, nous avons été sollicités avec d’autres établissements hospitaliers européens par la fondation Health Care Without Harm (HCWH) pour concevoir une unité éco-responsable afin de travailler sur un modèle. Angoulême a une longueur d’avance ».
Une initiative originale : des ambassadeurs en santé-environnement
Une commission développement durable et santé environnementale (C2DSE) à l’échelle du groupement hospitalier de territoire a été créée en 2019. Au sein du CH d’Angoulême, 50 ambassadeurs regroupant tous types de professionnels : un peintre, un manipulateur radio, une assistance de direction, un médecin, un informaticien, etc… ont été formés par la chargée de mission en développement durable sur les thématiques énergie, mobilité, déchets, restauration. « Nous allons créer une 5ème catégorie « santé-environnement », avec un lancement prévu en novembre. L’établissement propose par ailleurs une formation en interne de 2 jours sur le sujet de la santé environnementale. La première session aura lieu en octobre, et si cela fonctionne bien, l’idée est de la proposer à l’ensemble des établissements du GHT. C’est une vraie volonté de la part de l’établissement connaissant les tensions qui existent sur les professionnels de santé ».
Une école de l’asthme
L’ ARS finance pour 3 ans un programme d’intervention dans le cadre de « L’école de l’asthme ». « Nous avons déposé le projet qui a été retenu. Chaque année, nous ciblons 10 écoles dans lesquelles nous intervenons avec Isabelle Blanquart, infirmière du service de pneumologie et Conseillère médicale en environnement intérieur, » explique Laura. Tout commence par un diagnostic QAI dans les classes (taux d’humidité, dioxyde de carbone, formaldéhyde) puis se poursuit par une sensibilisation des enseignants, élus et parents d’élèves en leur proposant des solutions. « On lance des dynamiques hors les murs. C’est une nouvelle approche et cela redonne un souffle aux soignants d’agir en préventif. De notre côté, nous avons une grande liberté pour être inventif, déployer des actions innovantes… C’est à nous de faire vivre concrètement cette fonction. »