Depuis janvier 2023, les 111 collèges de Gironde sont dotés de distributeurs de protections périodiques gratuites. S’il s’agit en premier lieu de lutter contre la précarité menstruelle, les protections répondent également à des exigences de santé et le projet s’accompagne du recrutement de deux services civiques pour sensibiliser les jeunes collégiennes.
« Aujourd’hui la précarité menstruelle touche entre 6 et 12% des collégiennes en zone rurale (chiffres IFOP 2019), c’est à dire que des jeunes filles peuvent manquer des cours parce qu’elles n’ont pas accès à des protections périodiques adaptées », rappelle Isabelle Dexpert, vice-présidente du Département en charge des politiques éducatives et des collèges. Dans une perspective de lutte contre la précarité menstruelle et de réduction des inégalités, le Département de la Gironde a donc équipé ses collèges de 167 distributeurs de protections hygiéniques et de tampons pour un budget de 300 000 euros par an sur 4 ans avant d’évaluer l’action.
Mais le projet ne se limite pas à la pose des petites boites, souvent installées du côté de la vie scolaire, pour plus de discrétion, et à fin qu’une discussion puisse s’engager. Comme le souligne Isabelle Dexpert : « nous avons recruté deux ambassadrices en service civique pour proposer des interventions, des animations auprès des élèves de Gironde sur demande des collèges. Et nous mettons également à disposition un livret de sensibilisation « changeons les règles » qui peut venir en appui des interventions. Dans ce livret, comme sur les distributeurs, la thématique santé-environnement est abordée à travers la composition des serviettes hygiéniques. C’est l’entreprise Marguerite&Cie qui a en effet remporté l’appel d’offre avec ses serviettes hygiéniques en coton bio, sans blanchiment, sans chlore, sans plastique, sans substance chimique toxique, sans parfum, sans colorant, certifié MADE SAFE qui garantit l’absence d’ingrédients reconnus comme toxiques ou susceptibles de l’être. Nous souhaitions garantir cette qualité et venir corriger des fragilités ».
Si le dispositif permet de répondre en premier lieu à un besoin social, il sert en effet de support pour lever le tabou des règles, toujours persistant. Il sert aussi pour aborder des notions de santé, de compréhension de son corps, et permet de participer à l’éducation de cette préadolescence à travers les actions de sensibilisations mises en place.
