La santé environnement est un thème cher à Grand Poitiers qui en a fait une de ses priorités, dans le cadre du Contrat Local de Santé. Une conférence « santé et environnement » a été organisée à l’Espace Mendès France de Poitiers le 22 mars dernier dans le cadre des journées mondiales de l’eau. Des chercheurs ont apporté leur expertise sur les impacts du changement climatique sur la qualité et la quantité de la ressource en eau, toujours autant menacée. Disponible en replay.
La conférence démarre par un éclairage d’Alain Dupuy, professeur en hydrogéologie quantitative à l’École nationale supérieure en environnement, membre du comité scientifique d’Acclimaterra, sur le changement climatique et ses effets sur la ressource en eau. Qu’est-ce que l’effet de serre, qui ou quoi le génère, quels sont les scénarios, les incidences sur la température de l’air, de l’eau, les prévisions du Groupement International d’Experts sur le Climat GIEC), les grands effets… « Il va falloir gérer nos ressources. Réapprendre des choses. L’eau va se faire de plus en plus rare ».
C’est ensuite Nathalie Karpel Vel Leitner, directrice de Recherche CNRS, Université de Poitiers, Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux de Poitiers qui fait la transition sur l’approche analytique des ressources en eaux potables vulnérables, autrement dit en rivière. De l’eau de rivière à l’eau potable, comment ça marche ? Quels sont les procédés d’analyse et de dépollution, quels sont les polluants recherchés ? Peu finalement, y apprend-on : « la règlementation en eau potable axe sur un nombre limité de polluants organiques (pesticides, composés volatiles, HAP, benzène). Avec le développement analytique, on découvre une grande diversité de composés (composés pharmaceutiques, cosmétique…) essentiellement à usage domestique… ».
Dernier point abordé dans cette conférence avec Antoine Dupuis, pharmacien, enseignant-chercheur à l’université de Poitiers : le risque sanitaire sur quelques polluants ciblés avec la présentation de travaux sur les micropolluants. Les risques dans l’eau seront bel et bien nommés : le chlore, l’arsenic (contamination naturelle), les nitrates, les pesticides à l’origine de certains cancers ou encore le plomb à l’origine du saturnisme. Antoine Dupuis détaille également la problématique liée aux perturbateurs endocriniens (dose, effet cocktail) avec la présentation de travaux sur des cohortes de femmes enceintes, notamment la cohorte Pélagie mères-enfants qui a souligné l’impact de l’atrazine (pesticide) identifié dans les urines sur le poids du bébé à la naissance. « Les femmes enceintes auraient 50% de risque supplémentaire d’avoir un enfant ayant un faible poids à la naissance et 70% de risque supplémentaire d’avoir un enfant ayant une faible circonférence crânienne à la naissance. Alors que l’effet cocktail (nitrate + pesticide) fait disparaître les impacts ».
En replay ici :
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