Dans la lutte contre la covid-19, les écoles doivent respecter des protocoles sanitaires pour prévenir le risque d’exposition au virus. Quels produits employer, quelles méthodes utiliser afin de limiter le risque chimique pour les enfants qui se retrouvent en contact avec des surfaces et des objets désinfectés, et doivent se laver les mains bien plus fréquemment qu’à l’ordinaire ? Cette question a fait l’objet d’un AMI (appel à manifestation d’intérêt) lancé par l’ARS Nouvelle-Aquitaine auquel l’association 3AR a répondu.
Après être restés terrés pendant des semaines l’année du confinement, nous devons maintenant réapprivoiser cette vie que nous tenions pour acquise, et reprendre des habitudes différentes, les fameux gestes barrières et tous les protocoles d’hygiènes devront devenir des rituels. L’épidémie est encore active et il s’agit aujourd’hui d’intégrer ces nouveaux enjeux sanitaires et de se mettre en ordre de bataille pour nettoyer sereinement sans polluer.
En 2020, les autorités sanitaires avaient tiré la sonnette d’alarme, rapportant un nombre important de signalements d’intoxications par les centres antipoison, liés au comportement inadapté et au mésusage de produits nettoyants et désinfectants ménagers survenus depuis le mois de mars 2020. Dans les écoles, les protocoles d’hygiène anti-covid ont conduit à une frénésie de désinfection, avec des recommandations changeantes, des poignées de portes désinfectées à chaque récré, un usage du gel hydro-alcoolique intensif et parfois irraisonné, un accroissement des cas de dermatites en raison des nettoyages de mains répétés, de la javel, des virucides… Il s’agit désormais de trouver un juste équilibre entre des mesures sanitaires efficientes et les enjeux de santé-environnement.
C’est l’objet de l’A.M.I. lancé par 3AR avec le soutien de l’ARS Nouvelle-Aquitaine « Achats publics : nettoyer et désinfecter les écoles en temps de pandémie, en limitant l’exposition des enfants aux biocides ».
Au sein du réseau, explique Anne Bentz, du réseau 3AR « les collectivités et adhérents nous ont remonté des inquiétudes sur l’usage répété de biocides, et sur les problématiques liées au nettoyage des mains. Ainsi de nombreux questionnements sont remontés au sein du réseau : quels produits, quelles formulations privilégier ? Que sont en capacité de nous proposer les fabricants et distributeurs ? Comment finalement se protéger du virus tout en n’exposant pas les usagers à des produits chimiques qui peuvent poser question aujourd’hui ? Un besoin d’être éclairé sur les produits, les protocoles de désinfection en fonction des surfaces et des lieux (cantine, gymnase, classe…) a été exprimé.
Nous nous sommes rapprochés de Safe-li pour répondre à l’appel à projet de l’ARS et proposer un dispositif d’accompagnement. Des écoles maternelles de trois collectivités vont bénéficier de cette opération pilote. Les lauréats sont les Communes de Pau, Rochefort et Linars, trois structures représentatives de tailles différentes. » Les communes lauréates seront accompagnées pendant un an pour continuer à être efficaces contre le virus tout en limitant le risque chimique. « Cela commencera par un accompagnement individuel avec un diagnostic, des préconisations, une phase test. Nous échangerons sur l’approvisionnement, les achats publics, la rencontre avec des fournisseurs pour analyser ensemble les compositions des produits. A l’issue de ces accompagnements pilotes, des éléments pratiques, des retours d’expériences, qui intègrent les enjeux de santé environnementale dans les achats réalisés dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, seront partagés au plus grand nombre ».