Les perturbateurs endocriniens : que sait-on aujourd’hui sur le sujet et ses conséquences sur la santé des enfants ? Quelles actions sont menées en Nouvelle-Aquitaine, vers les jeunes enfants et dans les maternités ? Organisé par des étudiants de Master 2 de l’Institut de Santé Publique d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) de Bordeaux, le webinaire a capté l’attention de 180 participants le 15 février autour de 4 intervenantes. Disponible en replay.
C’est en évoquant le livre de Rachel Carson « Silent Spring » sorti en 1962 qui raconte l’effondrement d’une population de rapaces aux Etats Unis et dénonce les effets du DDT, un insecticide utilisé à très large échelle, que Nathalie Bonvallot, enseignante chercheuse à l’EHESP, directrice adjointe de l’IRSET (INSERM – UMR 1085) a commencé son exposé. Définition, enjeux sanitaires (pathologies et troubles) et réglementaires, exposition française avec à l’appui des données connues sur les cohortes Elfe et Esteban et réflexions sur les leviers d’action : ces données fondamentales ont permis de poser le cadre de la conférence.
Anne Lafourcade, ingénieure chimiste experte en santé-environnement, fondatrice de l’agence Alicse a pris la relève pour détailler les outils concrets qu’elle a mis en place pour chasser les perturbateurs endocriniens de l’environnement des tout-petits. Le programme d’accompagnement Safe-Li à destination des crèches a été présenté, ainsi que le guide Recocrèche et le guide Bati-Reno, financés dans le cadre de la Stratégie Régionale Petite Enfance. Cette stratégie, élaborée par l’ARS Nouvelle-Aquitaine, participe à la mesure 15.2 du PRSE qui vise à développer des politiques d’achats afin de réduire les émissions à la source dans les EAJE ont été présentés.
C’est ensuite une élue, Nadine Rivet, adjointe au maire de la Ville de Limoges, en charge de la petite enfance qui est venue témoigner sur les différentes étapes à franchir pour réduire l’exposition des tout-petits aux perturbateurs endocriniens. Comment accompagne t-on le changement ? En questionnant l’usage des produits d’hygiène, d’entretien, par l’acquisition d’appareils de nettoyage à vapeur, de nouveaux protocoles d’aération des locaux, les jouets sans plastique ni solvants, tout comme les meubles…
Elodie Grimal, conseillère en développement durable et santé-environnement à l’Agence Primum Non Nocere® a précisé les modalités de ses accompagnements autour du projet « Maternités Eco Responsables », en détaillant les trois thématiques explorées : produits chimiques, polluants de l’air intérieur et cosmétiques, avec en parallèle un travail sur les achats et sur la gouvernance.
La dernière ½ heure est consacrée au temps d’échange avec les quatre intervenantes. Que penser de l’application Yucca ? Existe t-il une législation sur les jouets ? Avez-vous rencontré des résistances au changement ? Des questions plus techniques sur les tubulures ou encore sur la vitamine D, soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien ont également été posées.
Cette conférence de deux heures, est accessible en replay ici :