Début 2022, le Ministère de l’Éducation Nationale a recommandé aux recteurs d’académie d’accélérer l’équipement des établissements scolaires en capteurs de CO2. Pour les collectivités, la date limite de demande d’aide de l’État a été repoussée au 30 avril 2022.
En Gironde, la ville de Libourne a ainsi décidé d’équiper la totalité de ses écoles : 110 capteurs ont été installés en janvier dans les 13 écoles de la ville. Les précisions de Thierry Marty, adjoint au maire délégué à l’éducation.
Le COVID-19 se transmet principalement par voie aérienne et survit dans les gouttelettes qui restent en suspension dans l’air. Parler, respirer ou tousser dans un lieu confiné comme une salle de classe fait augmenter la concentration en C02. Lorsque le taux est trop élevé -plus de 800 ppm-, le capteur de CO2 sonne pour indiquer qu’il faut aérer.
A Libourne, les 83 classes, les salles de motricité, les dortoirs et les réfectoires des 13 écoles de la ville ont ainsi été équipés en début d’année de ces boîtiers semblables aux détecteurs de fumée. Coût de l’opération : 23 772 €. Une aide de 5000 € a été apportée par l’État.
“Dans le protocole sanitaire que nous avions élaboré comme toutes les communes, les équipes aéraient les locaux cinq fois par jour, aux récréations, pendant la pause déjeuner et après la classe”, explique Thierry Marty, adjoint au maire de Libourne délégué à l’éducation. “Les capteurs représentent un outil supplémentaire pour lutter contre le virus, et incitent à être vigilants : depuis qu’ils ont été installés, les enseignants remarquent qu’il est parfois nécessaire d’aérer encore plus les pièces que ce que recommande ce protocole”.
A l’usage, selon l’adjoint, les capteurs ont aussi une utilité pédagogique. “Le fait que l’appareil sonne quand la concentration est trop élevée est une bonne façon d’éduquer les enfants, et les adultes, à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. La concentration en CO2 dans une salle de classe peut en effet monter assez vite et le capteur démontre que l’aération doit durer entre 8 et 10 minutes pour que l’air soit bien renouvelé, ce qui en période hivernale ne va pas de soi, le réflexe serait plutôt de fermer les fenêtres…”. C’est pourtant en période de chauffe, l’hiver, que la concentration peut augmenter plus rapidement et que l’aération s’avère encore plus nécessaire.
Autre avantage du capteur, selon l’élu : “Sur la qualité de l’air intérieur, nous sommes tenus d’avoir une vision plus large que celle de la seule concentration en CO2. Nous vérifions régulièrement les seuils de présence d’autres gaz -le Benzène, le Formaldéhyde et le Tétrachloroéthylène-. Les dernières analyses montrent que l’on est en dessous des seuils : les capteurs ont aussi permis d’avoir une pédagogie forte sur la nécessité d’aérer, y compris pour les autres gaz polluants”. Cercle vertueux de cet apprentissage : le fait d’aérer beaucoup à l’école incitent les enfants à alerter les parents sur l’importance de faire de même chez eux.
Pour Thierry Marty, l’installation des capteurs dans les établissements est donc 100% bénéfique, y compris hors covid. “L’enjeu de la qualité de l’air intérieur dépasse la situation actuelle de mesure de CO2 en lien avec la transmission du virus. Hors période de covid, le capteur, qui rappelle régulièrement la nécessité d’aérer, aura aussi un effet bénéfique sur la qualité générale de l’air intérieur dans les écoles”.