On le sait aujourd’hui, les surfaces bitumées et imperméables des cours d’écoles contribuent à la formation d’îlots de chaleur urbains. L’a’urba, agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine, a accompagné Bordeaux Métropole et la ville de Bordeaux pour réfléchir à un processus de végétalisation des cours, pensé avec les usagers, lors des projets de réaménagement de ces espaces. L’étude est disponible en ligne sur le site de l’a’urba. Explications avec Mélina Gaboreau, urbaniste en charge du projet.
Quel est le contexte et l’objectif de cette étude ?
La ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole – qui exerce la compétence d’entretien des espaces extérieurs des écoles de la ville – se sont engagées dans une démarche de végétalisation des cours d’écoles et de crèches (environ 150) en réponse notamment aux canicules récurrentes. Cet objectif initial s’est étendu à une visée plus générale : il s’agissait de prendre en compte à la fois les préoccupations climatiques et divers enjeux urbains actuels: bien-être au quotidien à l’école, liens avec le végétal et l’eau, enjeux pédagogiques, sécurité, gestion, biodiversité, etc. Une amorce de démarche participative avec les usagers de l’école (enfants comme adultes) a été testée en 2020 à Bordeaux dans une école « pilote » et cette expérimentation fait l’objet d’une analyse. Une méthode et des propositions d’accompagnement participatif sont formulées (livret 1 de la publication), et éclairées par les exemples inspirants recensés dans le carnet de références (livret 2).
En quoi cette démarche est innovante ?
C’est une démarche qui repense l’école dans un contexte urbain, et en tant qu’espace public bien particulier. De plus, la démarche proposée place les usagers (enfants comme adultes) au cœur du processus, au bénéfice de la réussite du projet. Cette démarche de co-construction en concertation avec l’ensemble des intéressés, qui crée les conditions de l’adhésion, est de plus en plus fréquente dans le champ de l’urbanisme. Impulser ce lien entre démarche participative et végétalisation, c’est un gage de réussite à moyen-long terme et d’efficience de l’action publique dans la mesure où les aménagements ainsi conçus seront mieux adaptés, leur appropriation plus rapide et leur pérennisation plus aisée. La démarche parisienne des cours Oasis peut d’ailleurs inspirer en allant plus loin, puisque la capitale expérimente l’ouverture des cours d’écoles végétalisées en dehors des temps scolaires (le week-end comme espaces de convivialité, ou lors d’épisodes caniculaires comme espaces de fraîcheur).
Comment est décliné ce document et à qui s’adresse-t-il ?
C’est une publication accessible à tous en trois livrets : d’abord, des éléments de contexte et des éléments méthodologiques et pratiques (à quel moment travailler cette démarche participative ? Comment la mettre en place ? A quels enjeux répond-elle ?) ; Ensuite on y trouve également des références présentant différentes démarches et aménagements de cours d’écoles végétalisées en France et dans le monde (livret 2), et enfin un troisième livret plus technique. Ce travail s’adresse en priorité à la ville de Bordeaux et aux collectivités de Bordeaux Métropole mais aussi à tout territoire s’intéressant à ces questions, et plus généralement à la communauté éducative, aux parents d’élèves et aux adultes travaillant dans les écoles (enseignants, personnel de l’école : ATSEM, personnel d’entretien, de cantine, animateurs périscolaires, etc.). Nous l’avons pensé pour qu’il puisse aller au-delà de notre territoire. Ce livret a été conçu avec différents niveaux de lecture. Un groupe de parents d’élèves qui souhaite se mobiliser sur cette question peut par exemple tout à fait piocher dans ce guide pour mettre en place une démarche participative. L’ensemble des éléments est disponible en ligne sur le site de l’a’urba.