C’est dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain de son quartier prioritaire que la ville de La Couronne, en Charente, a mis en place en 2018 une démarche d’évaluation d’impact sur la santé, soutenue financièrement par l’ARS Nouvelle Aquitaine. Le projet concerné : l’aménagement urbain et paysager d’un espace vert de la commune, l’espace Saint-Jean. La démarche, qui s’inscrivait dans une politique de développement durable menée depuis 2008 par la Ville, a abouti à un pré-programme validé récemment par le conseil municipal.
L’EIS réalisée à la Couronne faisait suite aux premières expériences menées dès 2015 par les ARS Aquitaine et Poitou-Charente dans les villes de La Rochelle (17), Bressuire (79) et Bruges (33). Suite aux retours positifs de la démarche, le projet d’aménagement urbain et paysager de l’espace Saint-Jean à La Couronne a été retenu pour une nouvelle expérience d’EIS. Objectif : faire participer les habitants pour aboutir à un projet d’aménagement répondant au mieux aux besoins des populations concernées.
Pour Jacky Bonnet, adjoint au maire chargé de la résilience et de l’adaptation de la ville aux changements climatiques : “la volonté des élus a été, dès 2008, d’embarquer le plus de monde possible dans une démarche de développement durable pour notre ville. La promotion de la santé, telle qu’elle est définie par l’OMS, un “état de complet bien-être physique, mental et social”, nous semblait correspondre en tout point à cette démarche.”
Pilotés par l’Observatoire régional de la santé (ORS) et par l’Institut de formation pour la recherche en éducation à l’environnement (IFREE), les ateliers mis en place dans le cadre de l’EIS ont révélé deux déterminants centraux : le bruit et le lien social. « Ces groupes de travail ont notamment permis aux habitants une meilleure appropriation des connaissances sur la santé en débattant par exemple de la question : quel est l’impact du cadre de vie sur la santé ? ”, relate Jacky Bonnet.
Le groupe de travail était composé d’élus, d’agents de la commune, d’habitants, de représentants des instances participatives et d’acteurs locaux (Centre socio-culturel, bailleur social et associations). Il s’est réuni à quatre reprises entre mars et décembre 2018. “Il en est ressorti une volonté de rendre le site plus attrayant, d’en faire un poumon vert dans le quartier. Ce lien à la nature a été central dans les conclusions du groupe”, précise Jacky Bonnet. Parmi les aménagements proposés : des plantations d’arbres, des jeux pour enfants, des cheminements et la construction d’un préau convivial pour organiser des repas de quartier à l’abri des intempéries. “Ce que l’on souhaitait avant tout c’est travailler avec les familles, pour restaurer le lien social dans ce quartier”.
Suite aux ateliers, un travail sur plan a été réalisé, et le pré-programme a été validé récemment en conseil municipal. “C’est un projet de temps long”, reprend l’adjoint. Les crédits de l’ANRU, attendus depuis la fin de l’EIS, devraient permettre prochainement de concrétiser ces projets participatifs.