La Nouvelle-Aquitaine est la 3ème Région à signer, en France, la charte « Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens » du Réseau Environnement et Santé. Cette charte a pour objectif de porter des actions visant à protéger la population et les écosystèmes de l’exposition aux perturbateurs endocriniens. La Région prévoit des actions de réduction à la fois dans les politiques qu’elle conduit (santé, recherche, industrie) et dans son propre fonctionnement (achats publics, cantines, etc.).
Engagée depuis 2010 dans une démarche de transition écologique et énergétique ambitieuse suite notamment aux travaux scientifiques collectifs d’Acclimaterra autour des questions climatiques et d’Ecobiose pour les questions de biodiversité, la Région Nouvelle-Aquitaine a signé la charte « Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens » lors de sa séance plénière du 5 octobre 2020. En juillet 2019, la feuille de route Néoterra, dans laquelle la signature de cette charte était annoncée, avait été validée pour accompagner dans les dix ans qui viennent la transition écologique et énergétique. Aujourd’hui, c’est acté. La déclinaison de la charte propose de mettre en œuvre différentes actions pour la période 2020-2022.
En santé, informer la population, les professionnels, les personnels des collectivités territoriales, les acteurs industriels et économiques des risques liés aux perturbateurs endocriniens. En recherche, soutenir la recherche académique et les programmes de recherche et développement des entreprises pour trouver des alternatives aux perturbateurs endocriniens notamment dans le domaine de la santé, de la forêt, de l’agriculture, de l’environnement (effluents et eaux usées) et de la cosmétique, en travaillant notamment avec Cosmetic Valley (filière cosmétique de la région), pour la viticulture avec VITIREV, pour la préservation et la protection de l’eau avec le programme RE-SOURCES (souhait d’avoir zéro pesticide de synthèse sur les zones de captages prioritaires). Dans les politiques publiques, mettre en place des critères d’éco conditionnalité éliminant progressivement les perturbateurs endocriniens dans les contrats et les achats publics. Et réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans l’alimentation en interdisant à terme l’usage de matériels pour cuisiner et chauffer comportant des perturbateurs endocriniens et en amplifiant la consommation d’aliments biologiques (restauration scolaire).
« Cancer, problèmes de fertilité, problèmes neurologiques chez les enfants et sur plusieurs générations, les perturbateurs endocriniens sont dangereux pour notre santé. Notre souhait est d’avoir un plan d’action pour les éliminer partout où ils se trouvent. Dans l’école, dans des tissus, les plastiques. Donc l’objectif, c’est d’avoir deux types d’actions concrètes : une dans nos politiques, de communiquer, de faire savoir ce que sont les perturbateurs endocriniens, où ils sont et comment on peut s’en débarrasser, d’appuyer la recherche comme nous le faisons toujours, en particulier dans la cosmétique, qui est vraiment une industrie forte de notre territoire. Et d’autre part, parce que nous devons être exemplaires dans nos politiques, dans les constructions que nous faisons, dans les cuisines de nos lycées, dans les équipements, c’est-à-dire avoir une action forte au niveau de nos appels d’offres, » souligne Françoise Jeanson, conseillère régionale, déléguée à la santé et à la silver économie.
Interview vidéo de Françoise Jeanson :
www.youtube.com/watch?v=XF7HFY969iI