Le Service Communal d’Hygiène et de Santé (SCHS) de la ville de Bergerac gère certaines plaintes liées aux nuisances sonores, de moins en moins supportées par les habitants. Au sein du service, Emilie Marguin, ingénieure, recrutée en 2007 s’est formée à la lutte contre le bruit. Rencontre.
Si la plupart des SCHS des villes importantes ont des activités réparties sur tout le champ de l’hygiène, le SCHS de Bergerac, ville de 28 000 habitants, initialement tourné vers des interventions sur la qualité de l’air, les vaccinations et l’assainissement, exerce aujourd’hui des compétences en lien avec la lutte contre l’habitat indigne, mais également vers la lutte contre le bruit.
Au sein du service, composé de 4 personnes, Emilie Marguin gère les plaintes liées aux nuisances sonores. « Nous sommes sur un territoire très divers, entre campagne et ville. On peut aussi bien recevoir des appels concernant le chant du coq du voisin, qu’une plainte liée à des activités industrielles. Nous travaillons en collaboration avec la police municipale, notamment pour tout ce qui concerne les 2 roues ou les pots d’échappement trop bruyants en ville. Ils verbalisent mais mènent aussi des campagnes de prévention ». Acquis depuis 12 ans, le SCHS est la seule collectivité du département à posséder un sonomètre. « Régis Boulanger, ingénieur principal d’études sanitaires à l’ARS-DT 24 nous a formés sur les règlementations et nous aide également sur le suivi des établissements diffusant de la musique amplifiée » précise Emilie Marguin.
Pour résoudre les conflits de voisinages liés au bruit, la médiation est privilégiée et passe en dernier recours par la nécessité réglementaire d’une évaluation acoustique.« La mesure sonométrique peut définir si oui ou non il y a une infraction. En 5 ans, un seul procès verbal a été établi ». Depuis 2000, 74 dossiers ont été déposés pour nuisance sonore, avec en demande régulière, des plaintes liées aux établissements diffusant de la musique amplifiée, aux moteurs de climatisation et de frigo installés sauvagement sur les façades, la proximité avec des industries travaillant la nuit et également les élevages de volaille.
« En terme de prévention, nous communiquons via le journal local pour rappeler les bonnes pratiques de voisinage, et nous avons mis une clause pour l’achat d’une balayeuse municipale, la plus silencieuse possible. Par ailleurs, la présence de l’aéroport fait que la ville de Bergerac est dotée d’un Plan d’Exposition au Bruit. L’aviation civile est consultée pour chaque permis de construire déposé dans un périmètre proche de la piste » souligne Emilie avant d’ajouter : « Notre priorité, ce sont les établissements de musique amplifiée, qui génèrent un problème de cohabitation entre jeunes et riverains. C’est là que nous avons le plus de gens impactés, ce serait un axe intéressant à travailler, notamment en incitant les exploitants à réaliser des études d’impact acoustique ».