Nombreuses sont les crèches sensibilisées à la santé environnementale. Comment s’y retrouver dans le grand bain de la lutte contre les produits toxiques envahissants ? Comment commencer la démarche, l’amplifier, faire adhérer l’ensemble du personnel et impliquer les parents ? Témoignage dans les crèches municipales de La Rochelle qui ont activé différents leviers afin de préserver un environnement de jeu et de vie sains.
« Nous menons un projet depuis 2014 nommé Impact’air, qui a objectif d’améliorer la connaissance sur la qualité de l’air intérieur dans nos écoles et nos crèches et de trouver des leviers d’action. Même si nous n’avons pas noté de situation préoccupante, nous avons souhaité poursuivre cette dynamique. D’abord en nous positionnant comme terrain d’étude pour le deuxième guide BâtiRéno impulsé par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, en initiant une démarche de labellisation « écolo-crèche » proposée par l’association Label Vie, dans l’une d’elles seulement, une petite structure accueillant 30 tout petits, car une telle transition a un coût. La démarche a démarré début 2019. Ce label apporte une reconnaissance et valorise les efforts des équipes. Elle nous a intéressés car c’est une approche très participative, qui intègre un parcours de formation. Elle permet de monter en compétence et d’animer et fédérer ses équipes autour de la démarche, » détaille Béatrice Cormerais, ingénieure santé-environnement à la Ville de La Rochelle.
« La démarche « écolo-crèche » commence par un audit portant sur de nombreux critères sanitaires et environnementaux : produits d’entretien, mobilier, peintures, revêtements, alimentation, matériel des activités, énergie, consommation d’eau… Elle comprend aussi des critères sociaux sur la gouvernance, la communication ou encore la formation du personnel. L’équipe a tout de suite adhéré au projet, à cette attention pour elle-même finalement et aussi pour les petits. C’est très positif. Nous nous sommes également questionnés pour faire des parents nos alliés, cela donne du sens à la démarche. Nous avons proposé des pauses café, une campagne d’affichage et des réunions deux fois par an pour informer sur les améliorations et changements en cours. Suite au diagnostic, nous avons choisi de démarrer avec le travail sur des activités d’éveil moins polluantes, » résume Séverine Mercier, directrice de la crèche des Minimes.
Toujours à La Rochelle, Françoise Koch, directrice de la crèche de La Pallice, de 60 lits, labellisée VIP, c’est-à-dire crèche à « Vocation d’Insertion Professionnelle », a commencé très humblement la transition. Tout a commencé par une conférence d’Anne Lafourcade, de l’agence Alicse, sous l’égide de l’ARS, à laquelle ont participé quelques professionnelles de la crèche qui ont découvert le guide de recommandations RecoCrèches et le dispositif SafeLi. « J’ai proposé à mon équipe d’y assister puis j’ai découvert les ateliers Nesting du WECF et je suis bien sûr en contact avec ma collègue des Minimes, en cours de labellisation « Ecolo-crèche ». Tout cela a permis une montée en compétences sur des sujets pratiques. Nous avons banni certains produits comme les lingettes et sommes revenus aux fondamentaux avec le gant de toilette et un savon simple, sans parfum. Le nettoyage et la désinfection des locaux sont réalisés avec de l’eau salée ionisée. Enfin, en matière de restauration, 30 à 40 % de nos produits alimentaires sont bio. La fille de notre médecin de crèche a réalisé dans le cadre de son Master en environnement un exposé sur les perturbateurs endocriniens pour l’équipe. C’était important de procéder à cette sensibilisation, à la fois pour nous et pour mieux transmettre les messages aux familles. Nous avons prévu en interne de créer une exposition sur ce thème à l’attention des parents, pour le printemps 2020, avec le soutien de la municipalité. C’est une démarche très inspirante pour l’ensemble de l’équipe », conclut Françoise Koch.
www.larochelle.fr
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/guide-de-recommandations-pour-laccueil-denfants-dans-un-environnement-sain-du-2-janvier-2017
www.label-vie.org
