Parce que les premières années des enfants sont une période clé dans leur développement, il s’agit aujourd’hui de limiter l’exposition aux substances chimiques les plus préoccupantes dans leur environnement intérieur. Pour accompagner le changement dans les crèches, Anne Lafourcade, de l’agence Alicse a imaginé une méthode de conversion, SAFE-Li, en cours de mise en place dans différents départements.
L’environnement dans lequel les enfants grandissent joue un rôle fondamental dans leur développement. Il est essentiel de maîtriser les différentes pollutions auxquelles ils peuvent être exposés : alimentation, mobilier et jeux, nettoyage, cosmétique… Que faut-il garder dans les placards ? Comment identifier les produits les plus vertueux pour la santé face aux perturbateurs endocriniens, phtalates, COV et autres substances ? Si des initiatives fleurissent aux 4 coins de la France, en Nouvelle-Aquitaine, le changement a été initié et encadré par l’Agence Régionale de Santé, dont la Stratégie Régionale Petite Enfance fait de la lutte contre les substances toxiques dans l’environnement des femmes enceintes et des bébés l’une de ses priorités. C’est dans ce cadre qu’Anne Lafourcade, de l’Agence Alicse, a commencé son action en auditionnant la crèche de Gradignan pendant 2 ans, avec le soutien de l’association Ekolondoï. « Nous avons mis en place le guide de prévention Recocrèches, mais il fallait un autre outil, plus pratique pour que la démarche ne s’essouffle pas. J’ai créé SAFE-Li, une méthode d’accompagnement en 5 étapes, que j’ai adaptée aux besoins de l’ARS pour entrer dans une démarche de progrès et d’autonomie ».
SAFE-Li impulse une dynamique de changement à l’échelle d’une collectivité locale, et surtout porte une approche inclusive, qui invite tous les acteurs autour de la table (personnel de crèche, direction, services techniques, élus, acheteurs…) pour que la démarche devienne un projet de territoire. « La réussite de l’action tient à ce décloisonnement » insiste Anne Lafourcade. Tout commence par une journée de sensibilisation pour induire auprès de tous une adhésion au projet et un même niveau de connaissance sur les enjeux de santé environnementale. Vient ensuite le diagnostic des pratiques et des achats quotidiens de la crèche pilote, choisie par la collectivité. Un plan d’action est ensuite co-construit avec l’appui de l’association 3AR sur la question des achats. Puis intervient l’animation d’une phase test pour trouver le ou les protocoles qui conviendront à la structure. Le cycle s’achève par une « mise en lien », par la formation des agents ainsi que la mise en place d’outils de communication vers les parents. C’est un engagement sur un an avec 5 jours de présentiel et en 5 étapes pour lever tous les freins et accompagner aux nouveaux gestes, aux nouvelles procédures » détaille Anne Lafourcade.
« Il est prévu d’intervenir sur les 3 ans à venir dans chaque département de la région, dans une crèche pilote au sein de communautés de communes où rayonnent d’autres crèches. J’interviens d’abord sur chaque département pour faire une conférence de sensibilisation puis les crèches proposent leur candidature. Nous avons une procédure et des critères précis pour sélectionner chaque crèche. En contrepartie, la collectivité s’engage à être référente sur le territoire ; elle se rend disponible pour accompagner d’autres structures à mener des actions. Lorsqu’on commence dans les crèches, on sait que cela va initier des changements auprès de la collectivité, par un effet domino positif (écoles, centre de loisirs…). Nous avons commencé sur les territoires de la communauté d’agglomération de Tulle, Val de Garonne Agglomération et le CCAS de Châtellerault. Bientôt ce sera le Pays Basque et la Dordogne » se réjouit Anne Lafourcade. En décembre 2019, un cycle de conférences lancera également le début du recrutement en Charente-Maritime.
www.alicse.fr
www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/strategie-regionale-en-sante-environnementale-autour-de-la-petite-enfance
