Si les Services Communaux d’Hygiène et de Santé sont nés à la fin du 19ème siècle pour résoudre les problèmes d’épidémies de peste ou de choléra, leurs missions de protection de la santé publique, déléguées par l’Agence Régionale de Santé, ont évidemment évolué au gré des nouvelles problématiques. Portrait du SCHS de Bordeaux, avec Philippe Latrille, son directeur.
Le Service Communal d’Hygiène et de Santé de la Ville de Bordeaux, qui dépend de la direction « prévention santé environnement sécurité incendie », veille à l’application des règlements sanitaires et à l’amélioration de la salubrité générale. A Bordeaux, ce sont 62 personnes, ingénieurs, techniciens, médecins, agents de salubrité et inspecteurs qui interviennent sur Bordeaux et sur 20 autres communes de la communauté urbaine, liées par convention.
Des missions étendues
Leurs objectifs ? « Une action curative de préservation de l’hygiène publique, et une mission de prévention des risques sanitaires, notamment par l’élaboration de Plans » explique Philippe Latrille, à sa direction depuis 2009. Et si le cœur de métier du service reste la lutte contre l’habitat insalubre (également les intoxications au monoxyde de carbone et la lutte contre le saturnisme) avec plus de 1000 interventions par an conduisant à une enquête, son champ d’intervention ressemble aujourd’hui à un mille-feuille. Il couvre la lutte contre le bruit, la prolifération animale, la lutte anti-vectorielle (6 000 interventions par an pour dératisation, désinsectisation, désinfection…), mais également le contrôle de l’hygiène alimentaire, la qualité de l’air, les déchets (brigades vertes), les installations artisanales et industrielles.
Le SCHS veille aussi à la protection et à la prévention de la santé des écoliers bordelais dans le cadre des missions du Service Municipal de Santé Scolaire (surveillance sanitaire d’une population de 20 000 écoliers/an).
Le SCHS gère le fichier vaccinal informatisé et des séances de vaccinations tout public sont proposées dans les centres de vaccinations. Il a également en charge la prévention des risques liés aux ondes électromagnétiques, et la mise en place des procédures exceptionnelles d’urgence (périls, hospitalisations d’office, animaux dangereux, etc.). Autrement dit, lorsqu’un serpent exotique, un faucon, ou même un cochon s’échappe, c’est le SCHS qui s’en charge !
Le bruit en mutation
Si cette dernière mission reste anecdotique, en revanche, une autre problématique s’installe durablement. « En dépit des progrès réalisés, avec des évolutions favorables concernant certains types de nuisances sonores, boîtes de nuits, bars… le bruit demeure un problème majeur pour les Bordelais. Certes le fond sonore a globalement diminué, mais il a été remplacé par d’autres bruits émergents, avec de nombreuses plaintes liées aux nouveaux équipements. La thématique demeure importante et évolue sans cesse. D’autant que le niveau d’exigence a augmenté. Par exemple, sur la place Pey Berland et le cours Alsace-Lorraine, où le trafic a diminué de 50 %, et où l’on mesure 10 décibels d’écart, les plaintes tournent aujourd’hui sur l’ouverture d’un portail automatique ou sur un climatiseur trop bruyant » analyse Philippe Latrille.
Le SCHS a élaboré un PPBE (Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement), qui concerne les différentes problématiques sonores rencontrées en ville. Celui-ci prévoit par exemple un cahier des charges pour les appels d’offre et vise à rendre obligatoires des mesures pour minimiser et surveiller les bruits sur les gros chantiers. « Nous sommes associés comme acteurs ou contributeurs sur de nombreux plans notamment dans le Contrat Local de Santé (CLS), qui décline certaines actions du PRSE2. Si l’habitat fait partie, historiquement, de nos priorités, la lutte contre le bruit fait partie aujourd’hui de nos axes forts » souligne Philippe Latrille.