En Gironde, des associations d’éducation à l’environnement se sont emparées de la problématique du moustique tigre qui ne cesse d’étendre son implantation. L’association Écosite du Bourgailh à Pessac fait partie des associations financées par l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine pour structurer et déployer des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens afin d’organiser l’offensive. Explication avec Laurent Rousserie, directeur et guide naturaliste de l’association pessacaise.
Quels sont les messages importants à faire passer aujourd’hui ?
S’il apparait impossible d’éradiquer purement et simplement le moustique tigre, limiter ses densités de population peut être à la portée des territoires. Mais pour cela, il est indispensable que la population assure le relais dans les jardins. Nos interventions s’adressent aux jardiniers amateurs et à tous les citoyens. Il s’agit de les sensibiliser à de nouveaux comportements, pour prendre garde à ne laisser aucun récipient susceptible de faire le lit des larves. « Couper l’eau aux moustiques » ne veut pas dire couper l’eau au jardin, mais changer l’eau pour éviter les eaux stagnantes. Ce sont des recommandations simples à mettre en œuvre. Si la présence du moustique tigre est perçue comme un enjeu de confort (ça gratte, ça pique !), l’insecte représente une menace sanitaire pour les populations, potentiellement vecteur en France de maladies comme Chikungunya, le Dengue et Zika. C’est un des premiers messages que nous faisons passer.
Quelle est la nature de vos interventions?
Nous avons trois modes de sensibilisation. Au sein des Jardins de l’Ecosite du Bourgailh devant la serre tropicale, nous prévoyons d’être présents pendant la saison du moustique une fois par semaine pour interpeller les visiteurs et rappeler les bons gestes pour tenter de garder sous contrôle sa prolifération. Des flyers, pense-bête seront également mis à la disposition des promeneurs. Nous avons également créé un stand visuel que nous utilisons à l’occasion d’événements et que nous animons avec des conseils pratiques. Et nous allons organiser des conférences de deux heures, sous un format assez académique de diaporama, avec des préconisations techniques, le passage en revue des lieux de ponte, les méthodes de gestion du cycle de l’eau…
Quel public pensez-vous sensibiliser ?
Le stand sera présenté à l’occasion de notre événement phare le Printemps du Bourgailh, qui accueille en moyenne 15 000 visiteurs ou encore lors des Rendez-vous au jardin, également sur le site. Neuf conférences sont prévues auprès de syndicats de quartier de Pessac ou d’autres villes. C’est un relais d’opinion très important. L’idée est d’en faire des ambassadeurs, ce qui va nous permettre d’essaimer l’information. Le moustique tigre s’installe facilement et se reproduit dans l’eau présente dans les soucoupes des pots de fleurs, petits récipients oubliés ou autres chéneaux obstrués. C’est l’affaire de tous !