Dans le Médoc, on ne sensibilise pas uniquement au patrimoine naturel. Engagé dans une démarche de labellisation Parc Naturel Régional depuis 2010, le Pays Médoc a intégré la santé environnementale dans son projet de Charte, en continuité des actions mises en place par le Contrat Local de Santé Médoc. Celle-ci se décline en deux volets. Explications avec Laëtitia Maloubier, Chargée de mission « PNR » au Pays Médoc.
Dans le domaine environnemental, le partage de la connaissance naturaliste est indispensable, c’est une clé de compréhension. Mais il est aussi stratégique de sensibiliser autour de problématiques transversales : c’est dans cet esprit que le Pays Médoc invente de nouvelles dynamiques d’actions en faveur des habitants, partenaires et visiteurs de son territoire. Si la création d’un Parc Naturel Régional (PNR) résulte d’une volonté locale (élus, associations, entrepreneurs, agriculteurs…) à laquelle la Région Nouvelle-Aquitaine, principal financeur et porteur de la démarche a répondu favorablement, un PNR s’organise autour d’une charte. C’est un projet de territoire élaboré en concertation avec les acteurs locaux et valable pour une durée de 15 ans.
« C’est au sein de cette charte que nous avons souhaité développer une démarche territoriale d’information, de sensibilisation et d’éducation sur les risques sanitaires liés à l’environnement. Deux aspects seront particulièrement traités : les risques liés aux milieux naturels et ceux liés à la pollution intérieure. Nous allons proposer, dans le cadre d’un appel à projet de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine sur la promotion de la santé, des actions de sensibilisation à destination de nos élus, acteurs et partenaires locaux pouvant être des relais d’information auprès du grand public », explique Laëtitia Maloubier, chargée de mission « PNR » au Pays Médoc. La première matinée de conférences et de débats sur les risques sanitaires des milieux naturels a eu lieu le 7 décembre 2017 à Saint-Laurent-du-Médoc. Des intervenants ont abordé différents thèmes : les zoonoses en général, les risques liés aux moustiques, la maladie de Lyme, les allergies liées aux espèces végétales et aux pollens. Une centaine d’acteurs locaux ont répondu présent. « Le débat a soulevé beaucoup d’inquiétudes et de questions, c’était intéressant car les participants étaient d’univers différents (chasseurs, associations environnementales, vétérinaires, médecins). Certains ont découvert que des plantes qui leur sont familières, comme les baccharis, sont allergisantes ; beaucoup ont réagi à la problématique des tiques et abordé des solutions avec des approches différentes, » souligne Bruno Tudal, co-gérant de BiodivAir’Santé et intervenant. « L’idée, c’est de fournir un espace de ressources pour nos partenaires et des outils pour communiquer. Après l’été 2018, nous ferons un bilan pour pointer les freins, les difficultés, et voir si d’autres besoins en terme de sensibilisation se font sentir », termine Laëtitia Maloubier. Les deux conférences sur les risques liés à la pollution intérieure doivent se tenir début 2018.