La Charte Terre Saine lancée en 2009 est portée par l’ex-Région Poitou-Charentes et soutenue par la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt et les Agences de l’eau. Elle invite les communes et les établissements publics intercommunaux à contribuer à la réduction des pesticides et à la préservation d’un environnement sain. Visant à protéger la santé humaine, les ressources naturelles et la biodiversité, cette action est menée avec l’appui de la Fédération REgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles de Poitou-Charentes. Rencontre avec Sébastien Léonard, chargé de mission à la FREDON Poitou-Charentes.
« Il s’agit d’une charte de progrès et non d’un label. Les communes s’engagent dans un dispositif de réduction suivant un certain nombre d’étapes. Nous leur proposons de multiplier les solutions en privilégiant de nouvelles méthodes mais aussi en adoptant une gestion différenciée des espaces publics (espaces verts, bords de routes, trottoirs, terrains de sport, abords des bâtiments…) donc pas seulement un plan de désherbage. Cela peut passer par des actions d’enherbement, de tonte, de paillage, de réduction des interventions de broyage… on ne prône pas le retour à la binette ! » avertit Sébastien Léonard, chargé de mission à la Fédération REgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) Poitou-Charentes (voir FREDON Nouvelle-Aquitaine).
Lorsque les communes adhèrent à la Charte, la Région et la FREDON les incitent à définir une méthodologie et une stratégie : « nous leur demandons un inventaire des espaces publics et des plans de gestion appropriés à chaque espace, avec un enregistrement des pratiques. Cette opération peut être réalisée par les agents communaux ou bien par un prestataire extérieur. Souvent, les freins au changement sont culturels, par exemple, de mauvaises herbes sur un trottoir symbolisent le manque de propreté ou le défaut d’attention à l’administré. « Pour que la charte soit efficace, il est indispensable que l’ensemble des acteurs (élus, agents communaux, habitants) s’approprient la démarche ».
Dans ce but, des forums et des journées techniques pour échanger sur les pratiques sont organisées. « L’année dernière, 4 journées techniques ont eu lieu sur le territoire de l’ex-Poitou-Charentes, rassemblant à chaque fois une centaine de personnes. La forme est assez originale puisqu’il s’agit de rencontres rapides successives basées sur le concept du speed meeting, animées par des représentants de communes témoignant de leurs expériences et de leurs pratiques. En petits groupes, ils peuvent évoquer des thématiques différentes et très ciblées : les freins au changement, les techniques dans l’entretien des cimetières, le matériel alternatif, l’aménagement paysager ou encore les plantes vivaces… C’est une formule qui marche très bien car orientée vers du concret. » Les progrès sont valorisés à l’aide de papillons, au nombre de 1 à 3, suivant le pourcentage de réduction des espaces publics gérés avec pesticides. C’est l’effet papillon inversé ! En 2016, 365 communes sur 1460 sont signataires de la charte Terre Saine en ex-Poitou-Charentes dont de nombreuses communes dans les Deux-Sèvres. Les syndicats intercommunaux et communauté de communes sont des relais très réactifs et impliqués qui ont su créer une dynamique forte sur ce département.
