La Ville de La Rochelle, en Charente-Maritime, mène depuis 2014 un projet nommé Impact’air, qui vise la réalisation d’un guide de recommandations générales pour une bonne qualité de l’air dans les écoles et les crèches. La méthode, le déroulé et un bilan du projet avec Béatrice Cormerais, ingénieure santé environnement, à la Direction Santé Publique de la Ville.
Quelle est l’origine du projet ?
Nous avons répondu à un appel à projet de l’ADEME en 2014, portant sur la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant des enfants (maternelles et crèches). Il s’agissait d’améliorer les connaissances sur la QAI dans les établissements et de trouver des leviers d’action. Nous avons procédé à des mesures dans 42 écoles et 14 crèches du territoire.
Quelle méthode avez-vous mise en œuvre ?
Le projet comportait différentes phases. La première consistait à collecter les résultats des mesures de surveillance de la qualité de l’air et les déterminants de la qualité de l’air, observés directement dans des pièces instrumentées et obtenus auprès des services de la Ville de La Rochelle. La 2ème phase était une étude de corrélation entre ces résultats et les déterminants de la qualité de l’air. Une 3ème phase a permis de tester différentes pratiques d’aération et de voir leur impact sur les concentrations de polluants. Enfin, une phase « exploitation des données » a mené à l’identification des pistes d’actions pour la collectivité, dans le but de créer un guide d’information et de conseils destiné aux écoles maternelles et élémentaires.
Comment avez-vous testé l’effet des différentes pratiques d’aération ?
Un partenariat avec In’Air Solutions a permis la mesure et l’analyse de formaldéhyde en continu dans deux salles de classe pendant cinq semaines avec différents types d’occupation pour comprendre la dynamique des polluants : classe vide, avec mobilier, et 3 semaines avec des enfants. Trois types d’aération ont été testés : les pratiques habituelles, des consignes spécifiques d’aération et une aération en fonction d’un indicateur lumineux de confinement installé dans la pièce. Cette technique innovante de mesures des polluants a permis de connaître précisément l’évolution des concentrations au cours de la journée.
Quel est le bilan de ces différentes phases ?
La conclusion de toutes ces mesures a mis en évidence que :
– nous n’avons pas noté de situation préoccupante par rapport aux valeurs réglementaires
– le bâti puis le mobilier sont les principaux contributeurs de formaldéhyde dans l’air
– le renouvellement d’air dans le bâtiment et l’humidité ont une influence sur les émissions du formaldéhyde.
– l’aération habituelle est insuffisante pour un renouvellement d’air sanitaire satisfaisant
– l’utilisation d’un indicateur lumineux facilite l’aération des salles de classe.
Le guide de recommandations, en cours d’élaboration, sera accompagné d’un plan d’actions associant de nombreux services municipaux (Éducation, Petite enfance, Commande publique, Aménagement et Construction, Gestion Technique du patrimoine bâti).