L’idée ? Rencontrer des lycéens et collégiens afin de comprendre quels sont les messages en santé-environnement auxquels ils adhèrent, et les impliquer dans la création d’informations et de conseils à l’intention de leurs pairs. Un joli défi pour Jennifer Oses, éco-toxicologue (Pollens) et Ragnar Weissmann, expert en santé-environnement (OSE) sur une modalité pédagogique qui s’inscrit clairement dans un processus d’interactivité et d’écoute.
Quel est le contexte de ce projet ?
Nous avons été retenus dans le cadre d’un appel à projet Prévention et Promotion de la Santé de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. Le collège du Mirail à Bordeaux, ainsi que le lycée Elie Faure à Lormont ont été intéressés pour participer à cette expérimentation. Au total, ce sont une dizaine de collégiens et une dizaine également de lycéens que nous avons mobilisés depuis janvier autour de 9 rencontres.
Quelles sont les grandes orientations ?
La jeunesse ne se définit pas comme simple catégorie démographique. Ils ont leur propre langage, leur propre manière d’être attentif à des messages. L’idée était de créer un support avec eux et pour eux et d’arrêter d’imaginer des choses à leur place. Nous avons commencé par leur présenter différents outils de communication en santé-environnement pour la plupart régionaux, des flyers, des fiches, des affiches, comme le poster de l’éco-orgasme de Génération Cobayes ou encore des vidéos comme la série « Graine du Bonheur ». Il s’agissait de savoir s’ils réagissaient au sujet, au vocabulaire employé, si ces outils-là les interpellaient, qu’est-ce qu’ils en retenaient, vers quoi ils étaient attirés… Les retours sont différents entre les collégiens (10-12 ans) et les lycéens (17-18 ans). Mais globalement, un constant ressort : ces jeunes sont très sensibles à la pollution de l’environnement mais ne font pas forcément le lien avec leur santé. Autre constat très prégnant chez les lycéens : les images sont bien plus attractives que les mots pour faire passer un message.
Quelles ont été les étapes suivantes ?
Nous les avons formés aux enjeux de santé-environnement, avec des apports de connaissance et également sous forme d’atelier de fabrication de produits. Puis nous les avons fait travailler sur les thématiques qu’ils souhaitaient aborder, les outils de communication qu’ils envisageaient pour toucher leurs pairs au niveau local, régional mais aussi national, et la question de la diffusion.
Qu’en est-il ressorti ?
Nous en sommes à la dernière étape. Les lycéens ont choisi 3 thématiques : la sexualité, les cosmétiques et l’air intérieur et ont opté pour un compte Instagram avec 3 post par mois. Les collégiens mettront le focus sur les contenants alimentaires et le rouge à lèvre et ont choisi comme support la vidéo. Les outils seront finalisés à la fin de l’année scolaire. Tout laisse à penser qu’ils seront très créatifs !
